INFINITY 8
Retour Vers le Führer

La belle agent Moonkicker se retrouve avec comme mission d’aller protéger un groupe néo-nazi qui assure un stand d’information. Mais soudain, on lui demande d’aller enquêter sur un amas de tombes qui bloque la route de l’Infinity 8. En parallèle, elle découvre que les néo-nazis ont mis la main sur la tête d’Adolf Hitler qui, une fois ranimé dans un corps de robot tente de prendre le contrôle de l’Infinity 8. Mais l’agent Moonkicker ne peut l’empêcher de parler, il réussit ainsi à la convaincre de le suivre dans sa croisade nazie, prenant cette fois comme bouc émissaire les races venant d’Andromède. En premier lieu convaincue, l’agent Moonkicker suit le führer, allant même jusqu’à prendre position contre ses employeurs… Mais, petit à petit, le doute s’installe…

Par fredgri, le 22 janvier 2017

Notre avis sur INFINITY 8 #2 – Retour Vers le Führer

Rue de Sèvres, qui a sorti les deux premières histoires de cette nouvelle "série" sous forme de comics, propose donc ici les versions albums !

Le principe est des plus simple, animer des histoires indépendantes les unes des autres, qui se déroulent toutes à bord de l’Infinity 8, mais qui subissent inexorablement un reboot final qui a pour objectif de "gommer" le cadre de l’histoire qui vient de se dérouler devant nous pour lancer la suivante ! Ce qui amène forcément les auteurs à raconter ce qu’ils veulent, comme ils le veulent, quitte même à partir complètement en live… !

Dans ce deuxième arc, nous rencontrons donc une nouvelle héroïne, elle aussi agent d’action sur l’Infinity 8, qui doit enquêter sur cet étrange amas mortuaire. On découvre rapidement qu’il s’agit d’un reboot du premier arc qui nous emmène sur les mêmes lieux, mais avec une autre vision, une autre approche. L’idée est intéressante, car elle permet de justifier le changement d’auteur, le renouvellement de style, c’est captivant, et surtout ça permet à Trondheim et Vatine d’aller jusqu’au bout de leur idée, de ce gros délire nazi complètement assumé !

Et même si l recette semble être la même, mais avec d’habiles modifications et des rajouts savoureux et hilarants, comme la présence de ces néo-nazis qui prônent l’amour de l’autre, ou encore ce robot qui accompagne l’agent Moonkicker, partout ou elle va ! Il y a bien évidemment un gros côté décalé et ironique, et j’avoue que j’ai particulièrement apprécié ce mélange action et humour très bien dosé, ce délire nazi complètement désopilant qui nous fait un peu mieux comprendre l’élasticité du concept de reboot que veut amener Trondheim à travers ces multiples arcs. On comprend alors toute la richesse qui peut être exploitée avec ces réinterprétations, ces approches des uns et des autres !

On bascule ainsi dans une intrigue ou l’avatar d’Hitler prend rapidement le contrôle d’Infinity 8, allant même jusqu’à chercher à éliminer tout ceux qui se présentent, sans aucun scrupule. La situation est tellement poussée à l’absurde que c’en est hilarant, avec une héroïne qui se laisse mener naïvement par le bout du nez, quitte à complètement changer son fusil d’épaule et se retourner contre sa hiérarchie… C’est adroit, car non seulement c’est très bien mené, mais en plus ça permet de faire quelques petits parallèles avec tout ce qui se passe autour de nous, la montée des extrémismes, les gens qui se cherchent sempiternellement des responsables à leur "malheurs".
Et même si Vatine et Trondheim poussent quelque peu le bouchon, c’est très bien comme ça, une façon de pointer du doigt moqueur ce despote qui retourne si facilement tout le monde, comme des crêpes, vulgaire parodie de ce qu’il fut jadis, toutefois ça laisse pensif aussi… !

On a hâte de lire la suite, qui ne devrait pas trop tarder à pointer le bout du nez ! Extrêmement conseillé en tout, surtout pour les superbes planches de Vatine qui s’éclate beaucoup visiblement !

Par FredGri, le 22 janvier 2017

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