INFIRMERIE APRES LES COURS (L')
Tome 4

On se fera la remarque que jamais aucun adulte n’apparaît dans cette série à part l’infirmière assez peu présente. Ce qui nous fait nous demander quelle enfance a pu avoir Mashiro qui voit son corps mi-masculin, mi-féminin. Les tracas psychologiques qu’elle traîne n’existeraient pas si l’on savait dans quelles conditions elle avait grandi ou si ses parents, par exemple, avaient pu lui faire accepter autrement son corps.

Quoiqu’il en soit, on est contraint dans cette série à n’avoir un œil que sur l’adolescence des personnages. Et c’est voulu, puisque cette phase de la vie est celle de l’évolution des corps et des questions existentielles ayant trait à la sexualité, à l’identité… Mais on pourra quand même se faire la remarque que ces soucis prennent là le pas sur tout le reste et on voit des adolescents parler entre eux de leurs problèmes très posément et sans arrêt, abordant les choses très clairement – ce qui paraîtrait assez peu crédible, pour la jeunesse européenne actuelle, en tout cas.

Dans ce quatrième volume, différents éléments importants sont au programme : la position de Shinbashi qui en sait de plus en plus sur Mashiro sans toutefois connaître le principal, son arrivée dans les "cours" (sous l’aspect d’un téléphone portable !!!) ou encore l’arrivée dans le paysage de la sœur de So : Aï.

Quant au moteur de l’histoire, il reste le même : les crises d’identité d’adolescents qui se cherchent et les relations qu’ils ont les uns par rapport aux autres. A ce sujet, So est aussi ambigu que Mashiro : "tombeur" de filles, on a du mal à comprendre comment il a pu tomber amoureux subitement d’elle qu’il a longtemps pris pour un garçon…

Jouant sur les combinaisons rendues possibles par les notions amoureuses et homo- voire bi-sexuelles, la mangaka mène une histoire digeste même si légèrement tirée par les cheveux. Son dessin agréable aide à vouloir prolonger cette lecture au parfum de baisers volés.
 

Par Sylvestre, le 1 juin 2007