INHUMAIN
Inhumain : Quintessence

Le Grand Tout a, sous la menace d’Ellis, décidé de ne plus intervenir dans la manipulation mentale des descendants du vaisseau spatial Pisano et de l’équipe naufragée du Darwin. Laissant désormais en paix toute la communauté qui vit sur les débris transformés en récif coralien, les protecteurs s’en sont allés. Tafsir et ses compagnons ont pu remettre en état un sous-marin qui va leur permettre enfin d’aller explorer l’océan au-delà de l’atoll. Mais pour cela, il va falloir obtenir l’approbation des représentants de chaque peuple, ce qui, en soi, ne va pas être une mince affaire surtout pour les aqueux. Après un rituel de connexion au Grand Tout, Tafsir reçoit l’autorisation de partir en exploration et pour sauvegarder l’équité entre chaque peuple, il sera entouré d’un représentant de chaque. Alors que le sous-marin se lance dans son excursion à destination de l’inconnu, sur l’atoll, les mentalités s’échauffent. Les jeunes aqueux adeptes du Grand Tout s’en prennent à ceux de la terre qui, eux, rejettent l’entité. La situation continue à se dégrader tandis que de leur côté, les explorateurs connaissent une grosse difficulté dont Tafsir va en faire les frais…

Par phibes, le 23 octobre 2024

Notre avis sur INHUMAIN #2 – Inhumain : Quintessence

Comme ils l’indiquent clairement dans les premières pages, les auteurs de la première heure qui ont donné naissance il y a quatre ans à cet univers exotique régulé par une entité impalpable ont décidé de donner une suite à leur thriller extraterrestre. Nous nous retrouvons donc sur ce monde atypique peuplé d’autochtones et de rescapés de crash qui, à la suite d’une menace latente, se sont libérés de l’emprise tutélaire du Grand Tout et se retrouvent désormais à agir en toute indépendance.

Ce deuxième tome vient en quelque sorte donner une réponse à la question que l’on pouvait se poser lors du final en suspension du premier volet. En effet, qu’allaient pouvoir devenir ces peuples soumis au préalable, à partir du moment où ils obtenaient enfin l’occasion de créer leur propre société, de se gérer eux-mêmes ? Le couple Denis Bajram – Valérie Mangin, en coscénaristes inspirés, vient apporter les réponses, réponses bien sûr qui vont égratigner l’humanité et démontrer qu’elle ne peut se construire aussi facilement éthiquement parlant.

Le récit se veut réellement captivant car on se surprend à espérer que l’occasion qui est présentée à tous les résidents de la planète va être profitable. Or, dès le départ de cette équipée, des grains de sable viennent enrayer cette belle mécanique libératrice et qui vont donc plomber l’espoir du plus grand nombre. Se divisant en deux courants (l’un concernant l’exploration de l’océan hors atoll, l’autre les tiraillements entre groupes et la recherche de domination), l’aventure reste entière et nous promet des moments forts. Entre réflexions profondes et actions sauvages, les péripéties ne laissent certainement pas insensibles et poussent à la méditation.

Thibaud de Rochebrune continue à nous émerveiller de son style graphique. Usant d’un trait bien efficace et d’une colorisation aux variations très fortes, l’artiste parvient sur à jouer sur deux tableaux, l’un contemplatif qui nous permet de continuer à découvrir le monde du Grand Tout, l’autre plus actif, plus spectaculaire, qui met en évidence des scènes de rébellion lourdes de conséquence. Dans les deux cas, le message passe clairement et porte vers le haut l’intérêt de cette équipée.

Une deuxième partie on ne peut plus captivante qui met le doigt sur le fondement critique de toute société et de la nature humaine.

Par Phibes, le 23 octobre 2024

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