Integrale

Marcel Labrume est un personnage qui a été crée par Attilio Micheluzzi et est paru dans la revue Alter Alter en Italie cette année là. Ce ne devait être qu’un seul récit ( Que tu es beau, Marcel t’es un salaud Marcel) mais vu la demande des lecteurs, une autre aventure fut mis en chantier ( A la recherche des guerres perdues ) qui vu le jour en 1982 toujours dans la revue Alter Alter.  En France, les éditions Les Humanoides Associes nous ont proposé les aventures de Marcel Labrume en 1983. Et Mosquito vous fait (re)découvrir ces deux récits dans une belle intégrale.
Déjà, ce qui m’a fait courir vers cette intégrale, c’est que c’est signé Micheluzzi. J’ai toujours admiré son trait surtout depuis la découverte des Aventures de Rosso Stenton. Puis, l’an dernier, Mosquito nous avait ravi avec l’intégrale de Pétra Chérie.
Micheluzzi semble très intéressé par les périodes troubles de cette moitié du XXème siècle. Pétra Chérie nous entraînait dans la Première Guerre mondiale. Les aventures de Marcel Labrume se situent lors de la Seconde Guerre mondiale mais dans le décor du Moyen Orient. Le début vous fait penser au Casablanca de Michael Curtiz. Vous allez faire connaissance avec les personnages, avec le lieu (ici, pour le premier récit, c’est à Beyrouth). L’intrigue se met en place petit à petit et le suspense vous prend. Vous ne savez pas qu’elle est la mission de la belle américaine, Carole Gibson. Vous êtes comme Labrume, vous allez la suivre pour découvrir ce qu’elle cache mais aussi comme lui, vous allez tomber amoureux d’elle. Car Marcel Labrume, c’est aussi une belle histoire d’amour. Labrume est un ancien journaliste, séducteur, qui n’a pas peur de se battre mais que la guerre laisse indifférent. Il y viendra, bien sur, il choisira son camp (la France Libre) mais il aura surtout beaucoup de désillusions. A la fin du premier épisode, Marcel Labrume va combattre à Bir- Hakeim le 9 juin 1942. L’auteur nous apprend que son héros y disparaît. Mais comme nous le verrons lors du second épisode, Labrume a survécu et, blessé, a été soigné par les allemands. Pour éviter d’être prisonnier, il va s’évader et lors de cette évasion, il va vivre diverses aventures et rencontres dont une avec une femme fatale qui se terminera mal.
Bien sur, il y a de l’humour et de bons rebondissements. L’auteur nous fait revivre cette période de la guerre comme si nous y étions. Un autre des talents de Micheluzzi, c’est de faire participer le lecteur à l’aventure. Souvent, nous avons l’impression qu’il y a un dialogue entre l’auteur et Labrume (chose que Micheluzzi faisait aussi sur Rosso Stenton et Petra Cherie). Ses récits sont vraiment prenant et se lisent avec grand plaisir. Son graphisme, en noir et blanc, est vraiment magnifique. Attilio Micheluzzi est vraiment un grand auteur de BD. Il y a une telle utilisation de la lumière, des ombres qui font de ses œuvres de véritables chefs d’œuvres. Nous voyons aussi le détail dans les recherches des véhicules, des costumes ou des armes de l’époque.
Marcel Labrume, c’est la grande aventure. Une œuvre qu’il ne faut pas manquer, vous risqueriez de le regretter.

Par BERTHOLD, le 22 octobre 2009