Io Memories

Très loin dans le futur, les femmes sont devenues des denrées rares, les hommes doivent alors se débrouiller seuls, d’autant qu’ils sont aussi assez vite déclassés. Dob’s, un convoyeur tout ce qu’il y a de plus banal, se retrouve soudain entraîné dans une drôle d’histoire dès que Leen, une D-lone (sorte de fille artificielle consacrée uniquement aux maisons de passe galactiques) le rejoint dans son engin et lui demande de décoller sans plus attendre. Ensemble, ils découvrent alors qu’à chaque partie de jambes en l’air une sorte de conscience vient les conseiller et les guider dans leur fuite, après tout l’ancien propriétaire de Leen ne semble pas vouloir laisser partir son bien aussi facilement ! 

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Io Memories

Io, cette jeune prêtresse qui, après s’être unie à lui, fut transformée en vache par Zeus pour que Héra ne se rende compte de rien. Traquée par la déesse elle finit par fuir à travers toute la Grèce et l’Egypte. Io, par extension représente la mère divine, l’origine, la vache sacrée, le vierge qui fuit mais qui va enfanter une nouvelle génération, Lamquet, dans son album présente clairement son récit sous forme de rappel à l’histoire "souvenez vous, à l’origine de tout il y eu Leen et Dob’s", un couple qui devient une sorte de nouvelle Io, transcendés par leur énergie sexuelle, potentiellement créateurs de la vie à venir.
Mais pour revenir un peu sur Terre, ce récit se perd un peu justement dans ces parallèles, dans une sorte de mise en abîme qui peu à peu empiète sur le récit et l’intrigue qui se construisent lentement, allant finalement jusqu’à les effacer. On devine que le récit n’est pas vraiment le fond du propos, comme si l’auteur voulait se lancer dans une sorte de métaphore, transfigurer ses personnages alors qu’au fond ces derniers ne gagnent justement pas en profondeur, tellement noyés dans les divagations et autres notes en bas de pages de l’auteur/narrateur lui-même.
Du coup, la fin part en roue libre, loin de l’ambition amorcée au début, mélangeant des sauts dans le temps, des niveaux de narration et autres effets de style. Bref, ça part dans tout les sens, étiolant une intrigue qui aurait pu vraiment décoller dans le premier quart de l’album au lieu de complètement s’embourber dans ses effets, ses fausses pistes et autres promesses.
Lamquet est un artiste qui a depuis longtemps prouvé qu’il maîtrisait bien son truc, alliant progressivement effet 3D et 2D dans une harmonie souvent assez heureuse, pourtant cette fois, alors que la première moitié gardait cette touche "à la main", très vite Lamquet troque ses pinceaux pour Poser, se contentant de mettre en scène ses personnages et ses décors au dépend de la matière de ses encrages, obtenant ainsi un résultat moins expressif et plus froid, comme figé. Comme si, finalement ses personnages, loin d’avoir mis au monde une nouvelle génération s’étaient contenté d’en devenir qu’un vague reflet, sans ordre, sans vrai but, juste une errance stérile.
Io Memories commence très bien, avec plein de potentiel mais finit sans envie, en se mordant la queue…

Par FredGri, le 2 août 2007

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