ISABELLAE
Filles de Eriu

A la suite de leurs déboires ensanglantés contre un équipage de morts-vivants et trahis par le capitaine Shen qui les avaient pris sur son bateau, Isabellae et ses deux compagnons de voyage ont pu regagner la côte. Recueillis par des pêcheurs chinois, la rouquine et Nasshiroi essayent de reprendre des forces dans leur village au contact de Madame Youlan. Atteint par un mal mystérieux qui l’a transformé en monstre, Jinku a été, pour sa part, isolé en attendant de trouver un remède. Et ce remède, il n’y a que Siuko, sa sœur qu’elle recherche vainement depuis de nombreuses années, qui peut le lui fournir. Aussi, pour continuer sa quête, il est nécessaire qu’Isabellae trouve de l’argent et pour cela, la jeune samouraï a décidé de faire la chasse aux bandits de grands chemins dont la tête a été mise à prix. C’est dans ces intentions qu’elle tombe sur Qiang Heng, un assassin plein de ressources qu’elle finit par laisser en vie. Elle lui propose même de se joindre à elle pour l’aider dans ses recherches. Fort de cette nouvelle recrue, la petite équipe participe à l’assainissement de la région jusqu’à ce qu’elle finisse par atteindre inopportunément son but. Ce n’est qu’à partir de ce moment qu’Isabellae va découvrir sa nouvelle destinée !

Par phibes, le 8 septembre 2014

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Notre avis sur ISABELLAE #3 – Filles de Eriu

Le périple tourmenté d’Isabellae, la jeune japonaise aux cheveux roux, se poursuit à grand fracas, dans des circonvolutions toujours aussi surprenantes. Après sa rencontre avec un être ailé (voir le premier épisode) et ses déconvenues avec un équipage de zombie (voir le deuxième tome), cette dernière est promise inévitablement à un nouveau face-à-face marquant qui, de surcroit, se veut décisif pour sa destinée.

Par ce troisième tome, Raule a décidé de donner une première conclusion aux investigations familiales de l’héroïne. Toujours dans cette ambiance nippone du 12ème très prégnante, l’aventure reste dans des proportions incisives à l’image de la lame d’un katana. La quête se doit ici d’aboutir et certaines expressions énigmatiques des parents fantômes que l’on a pu lire antérieurement trouvent toute leur justification.

Tout en faisant intervenir de nouveaux personnages dont l’assassin Qiang Heng et le protecteur géant Kiba, l’histoire d’Isabellae se recentre autour des retrouvailles tant espérées depuis le début, retrouvailles qui ne seront pas celles auxquelles on aurait pu penser au départ. Raule a choisi de les appuyer de façon bruyante, avec certes moins d’humour et donc plus dramatique, à la faveur d’une confrontation qui, via une série d’aveux bienvenus, affranchira obligatoirement et le lecteur et le personnage principal sur le passé de cette dernière et également sur son devenir. A cet égard, l’on ne manquera pas au passage d’apprécier le mélange subtil des cultures (à l’image de l’héroïne) entre mythologie celtique (irlandaise) et croyances japonaises qui risquent d’ouvrir des perspectives aventureuses au long cours.

Gabor fournit un très bon boulot au niveau des dessins. Son encrage est des plus efficaces, relevé par une palette de couleur dont il a la maîtrise et par de larges aplats de noir bénéfiques. Les scènes de combat sont fracassantes, l’artiste démontrant qu’il sait parfaitement travailler le mouvement dans une fluidité exemplaire. De même, les détails ne manquent pas et prouvent ainsi une rigueur artistique remarquable.

Une fin de cycle médiévalo-fantastique à la hauteur de nos espoirs, conçue par deux artistes d’origine espagnole qui n’ont pas fini de nous faire frémir.

Par Phibes, le 8 septembre 2014

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