Itinéraire d'hommes libres

Mohamed a 18 ans, il vit à Guelmim, une ville dans le sud du Maroc. Déjà le dessin et la sculpture le passionne, d’où son ambition d’aller plus loin et viser l’Europe, les îles Canaries plus précisément, là où il pourra peut-être vivre de son art. Avec ses amis Boufouss et Ali, ils finissent par se lancer et réussiront difficilement à passer la frontière. La déception et la peur seront d’autant plus fortes que que leurs arrestations, une fois en Espagne, sera rapide. Après quelques fuites sans grand espoir, Mohammed et Boufouss seront vite reconduit sur le sol Marocain. C’est en errant dans les rues de Casablanca que Mohamed tombe par hasard sur l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts. Une révélation. Il n’ira pas étudier là-bas mais à celle de Tétouan et deviendra artiste.

Par Placido, le 9 juin 2014

Notre avis sur Itinéraire d’hommes libres

Une histoire vraie qui raconte et dénonce le destin tragique de milliers de clandestin qui tentent chaque semaine d’accéder à l’Europe, c’est ce que propose Cédric Liano et ce Amazigh, d’après le vécu de Mohamed Arejdal. Encore une histoire d’immigration ? Ben ouais, c’est sûr, c’est pas la première et ce ne sera pas la dernière. Mais quand c’est plutôt bien fait, le syndrome du « déjà vu 100 fois » n’a pas lieu d’être.

Sans faire preuve d’une grande originalité, cette tentative d’évasion vers l’Espagne est décrite sans trop de pathos (« ouf » de soulagement) et sans trop de lourdeur. Sans en faire trop, en somme. Pourtant, le rythme de la BD est parfois assez enlevé et on se retrouve entièrement pris dans la fuite continuelle de Mohamed. Le ressenti que j’ai eu, c’était vraiment comme si Mohamed racontait son aventure à ses proches. Simplement la vérité, ce qu’il s’est passé. Voilà tout. La relation entre les deux artistes est à mon avis importante dans le rendu de l’histoire.

Et puis le message final est assez différent de ce que l’on peut déjà connaître. Mohamed Arejdal a échoué dans sa quête de l’Europe, mais il a fini par réussir dans son propre pays. On a d’un côté les faux espoirs perpétuels d’une Europe « Eldorado » et de l’autre côté, l’espoir, le vrai. D’autres issues existent.

Amazigh, ça veut dire « homme libre » en langue berbère.

Par Placido, le 9 juin 2014

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