Jaadugar, la légende de Fatima
Volume 1
L’histoire commence au marché aux esclaves, à Tus, une ville à l’est de l’Iran. On est au XIIIe siècle. La jeune esclave Sitara est confiée à une famille de noble très cultivée qui vont avoir pour tâche de lui enseigner l’art de la lecture, de l’astronomie etc. Très rapidement, la fillette comprend qu cet enseignement ne pourra que lui servir plus tard. Cependant, les Mongols envahissent Tus et elle est forcée de suivre ses nouveaux maîtres jusqu’aux steppes mongoles (afin de récupérer le livre « Les éléments » d’Euclide que l’envahisseur a volé à sa maîtresse). Elle finit par rencontrer Sorgaqtani Beki, la belle-fille de Gengis Khan par son mariage avec son quatrième fils Tolui. C’est une femme très cultivée, elle-aussi, et Sitara, devenue entre temps Fatima, comprend très bien qu’elle va dorénavant devoir jouer serré…
Par fredgri, le 4 novembre 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782344064351
Notre avis sur Jaadugar, la légende de Fatima #1 – Volume 1
Dans cette nouvelle série, on suit les péripéties de la petite Sitara, qui devient rapidement Fatima, au XIIIe siècle. L’histoire adapte donc le parcours de la fameuse Fatima, la favorite de la belle fille de Gengis Khan, Töregene Khatun, régente de l’empire mongole entre 1241 et 1246.
Pour l’instant, on découvre surtout la fillette à qui on donne accès à un enseignement riche et varié, qui se retrouve soudainement livrée aux troupes mongoles qui la mènent ensuite, avec les autres esclaves, vers la famille impériale. Elle n’a pas encore l’influence qu’elle aura plus tard et Töregene non plus. Fatima rencontre juste l’autre belle-fille de Gengis Khan, Sorgaqtani Beki, elle aussi avide de connaissances, qui sera une autre figure marquante dans l’histoire de ce peuple.
Un premier volume qui pose les bases du reste, mais qui demeure tout de même particulièrement captivant. A travers le quotidien de la fillette, on s’immerge dans la culture iranienne d’une part, puis dans les us et coutumes du peuple mongole. C’est donc extrêmement intéressant.
Mais ce qui marque ce récit c’est l’émergence d’une conscience féminine indépendante dans une société ou la place de la femme est déjà très codifiée, mais encore plus si elle est esclave. Sitara/Fatima a donc la chance, en dehors de sa condition, de pouvoir bénéficier d’un enseignement érudit qui va lui donner accès à une culture alors très riche, ce qui est très rare et plutôt réservé aux privilégiés. Cette particularité lui permet aussi d’aiguiser son sens critique et stratégique pour mieux saisir les enjeux qui vont se dessiner devant elle.
Toutefois ce parcours qui préfigure la suite est très important pour vraiment appréhender la personnalité rebelle de la jeune fille, cette rage, cette volonté de ne pas se laisser faire.
Et même si le graphisme, très agréable pourtant, peut apparaître trop naïf à certains moments, la lecture est fluide et très prenante.
Une vraie belle curiosité.
Par FredGri, le 4 novembre 2024