JACK
Les malfaisants
En cette période de Terreur révolutionnaire, où le pouvoir repose sur la force et la répression, le jeune Jack, commerçant suédois fasciné par la révolution est tombé amoureux de la jeune et jolie Claire, fille d’un général héros de la révolution.
Injustement accusés d’être des contre révolutionnaires, les parents de Claire sont exécutés et Jack qui n’a pu empêcher ce drame voit sa fiancée s’engager dans une folie vengeresse et lui échapper.
Par olivier, le 2 mai 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782800148663
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Notre avis sur JACK #1 – Les malfaisants
Alors que la guillotine œuvre à tout va, tranchant net le col des opposants, ou prétendus tels, à la révolution, dans les catacombes de Paris, deux soldats révolutionnaires sont à nouveau découverts : décapités.
Un groupe de contre révolutionnaires est à l’œuvre : Les Malfaisants. Avançant masqués, leurs sabres tranchent les têtes des soldats en répression à la terreur institutionnelle.
C’est dans ce contexte troublé et violent que Jack, débarque pour vendre du fer aux révolutionnaires. Jeune suédois élégant aux yeux bleus, il s’éprend de Claire qui partage ses sentiments et les parents de cette dernière voient leur future union d’un très bon oeil.
Malheureusement, le Général Daumas et son épouse sont arrêtés et exécutés, leur fille rejoint alors le groupe des malfaisants. Prise d’une folie meurtrière, sa haine l’entraine alors beaucoup plus loin dans les exactions que ce que pratiquaient jusqu’à présent ce groupuscule monarchique.
Balloté par les événements, malmené par les hommes, Jack voit ses idéaux s’écrouler, ses espoirs, son amour, il va tout perdre hormis son bateau et son équipage.
Un album de mise en place de l’histoire et des personnages mené tambour battant, cela sent la poudre, le sang et la mort et préfigure une grande fresque d’action.
Sylvain Runberg, après les Carnets de Darwin, s’attaque à un scénario beaucoup plus aventure, romantisme et passion. Quel meilleur écrin pour cela que la période troublée de la Terreur, source de tous les dangers, de l’arbitraire et de la répression mais aussi de l’audace et de la témérité.
Il faut accepter l’exagération de certaines scènes ou épisodes, la démesure des actes de certains acteurs qui dans leur folie ou au nom d’une certaine justice ou vengeance perpètrent des crimes sanglants, c’est une révolution romantique qui condense pour les besoins du scénario Terreur et Directoire, vêtements à la mode antique, les merveilleuses et les incroyables avec les tribunaux révolutionnaires et la guillotine qui n’a jamais autant raccourci.
Thibaud de Rochebrune met d’ailleurs particulièrement bien en valeur cette richesse et cette profusion de costumes et de décors. Femmes sculpturales, trognes expressives et décors fouillés nous plongent dans une atmosphère où l’on entend presque le froissement des sabres et la rumeur de la rue.
Son sens du découpage et le déplacement des angles de vue donnent un rythme endiablé aux scènes d’action qui nous transportent des toits de Paris aux catacombes.
Ce sont les événements qui font les hommes et ceux qui attendent Jack sont violents, un nouveau héros va naitre, dans la douleur et le désespoir mais son destin ne semble plus être d’aider cette révolution.
Que va-t-il advenir de lui, vers quel destin tout ce que la révolution française lui a pris va-t-elle le mener? La fin de l’album est ouverte, l’aventure de Jack ne fait peut-être que commencer et le souffle de la grande aventure va souffler dans ses voiles.
Par Olivier, le 2 mai 2011