Jack & Barack

De nature irritable, un tantinet raciste et traumatisé par ses anciennes missions, Jack Bauer, mercenaire à la retraite, arpente à nouveau les rues de Washington qu’il ne reconnaît plus. A la suite d’une altercation peu reluisante, il est jeté en prison. Grâce à l’intervention de son mentor, le Colonel Mc Ribs, il est libéré sous caution et se doit en guise de remerciement de reprendre du service. La mission qui fait appel à son sens aigu du patriotisme, consiste à préserver la grande Amérique d’un danger imminent et pour ce faire, Jack doit devenir le protecteur du nouveau président Obama. Malheureusement pour lui et ses convictions profondes, la peau de son protégé est d’une couleur qu’il n’apprécie guère. Est-ce que l’agent Bauer pourra tout de même mener à bien sa mission et protéger les ambitions sociales de Barack ?

 

Par phibes, le 22 janvier 2011

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Notre avis sur Jack & Barack

Après les aventures financières de Monsieur Plichon dans Banque de putes, Thibaut Soulcié récidive dans le genre humoristique pour s’attaquer à un récit tout aussi burlesque que le précédent et qui met en présence entre autres, deux icônes du paysage américain, deux personnages dont le patronyme identifiera ceux qui les inspirent (en l’occurrence Jack Bauer de la série télévisée 24 heures chrono et Barack Obama, le président actuel des States).

Fort de cette association au départ improbable de par les images que les deux hommes véhiculent, Thibaut Soulcié s’amuse à les opposer tout en dressant un portrait ambiant de la Maison Blanche et de ses habitants acidulé, imprégné d’un zeste de véracité certes mais surtout porté à l’extrême (voir Michèle, la femme d’Obama, le spectre de Kissinger…). De plus, hormis l’intrigue plaisante qui tourne autour des deux hommes, on y trouve quelques allusions au programme social que le Président défend et qui le transforme ici en une sorte de messie (clins d’œil à la Cène, la transformation de l’eau…). De même, pour bien acidifier l’ensemble, l’auteur en profite aussi pour égratigner (pourquoi se gêner au point où il en est) le système français.

Le ton est donc caricatural, taille grassement dans une parodie qui touche allégrement au racisme de bas étage, pour une aventure rocambolesque qui rend les personnages somme toute bien sympathiques.

Il ne fait aucun doute que cette dérision ambiante passe indubitablement par le trait incisif, déformant et énergique de l’artiste qui, par ce biais, dispense à grand renfort une volonté indéfectible de défoncer les portes de l’absurde (mais pas tant que ça).

Un one-shot cocasse et parodique dans une effervescence à l’américaine que Thibaut Soulcié maîtrise avec talent.

 

Par Phibes, le 22 janvier 2011

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