JADE
JADE 320U

Quel regard portent les gens sur les auteurs de BD ? Et comment ces auteurs de BD interprètent-ils à leur tour ces regards posés sur eux ? Deux cas principaux se distinguent : les gens en général, et les familles des auteurs.

Il semblerait que lorsque les auteurs de bandes dessinées répondent à la question "Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?", la réaction des premiers varie de l’émerveillement à la plus grande incompréhension… Il semblerait aussi, d’après les auteurs, que les seconds puissent être désespérés à l’idée que leur progéniture n’a jamais réussi à décrocher un "vrai métier"…

Bon, à la décharge de tous ces gens-là, dans le cas qui nous intéresse, il faut dire que les auteurs de la revue Jade sont plutôt du genre auteurs "underground".

La déception est donc au rendez-vous pour les interlocuteurs des auteurs Jade s’ils pensaient avoir devant eux un Hergé ou un Zep… Ah ! Les idées préconçues… Quant aux parents, imaginez le nombre de prières qu’ils doivent adresser à je-ne-sais-qui pour que les livres de leurs "enfants artistes" arrivent enfin en tête de gondole en grande surface ! Héhéhé… S’ils savaient…
 

Par sylvestre, le 5 septembre 2010

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Notre avis sur JADE #10 – JADE 320U

 
Vous avez raison, je m’étais trompé dans ma chronique du précédent Jade 606U en ayant cru comprendre à sa lecture qu’on allait avoir droit dans ce 320U à un thème tournant autour de l’Olympe. En effet, les auteurs se sont pour ce numéro penchés non pas sur le sport ou sur la Grèce, mais bien sur leur condition d’auteurs de BD, sur l’image qu’ils donnent d’eux et sur comment ils sont perçus lorsqu’ils lâchent le morceau et avouent qu’ils sont auteurs de bandes dessinées…

Et c’est encore un sujet bien dans le concept de Jade : des auteurs qui parlent d’eux et de leur travail en maniant autant le crayon que l’humour. Oui, c’est bien fendard même si j’oserais dire que nous autres, lecteurs s’intéressant à ce type de publications et traînant régulièrement sur des sites internet consacrés au 9ème art, avons moins à nous sentir visés que les "gens en général" comme je les appelle dans mon résumé ci-dessus dans la mesure où nous savons, nous, que la bande dessinée, ce n’est pas seulement celle que l’on trouve dans les rayons des grandes surfaces. En cela, on se sent d’ailleurs presque un peu complices ou confidents des auteurs, car nous aussi, on pourrait railler ces gens à cause de leurs a priori !

Il y a des choses bien croustillantes dans ces témoignages graphiques où les auteurs prennent un malin plaisir à tout exagérer, qu’il s’agisse de se moquer des gens et de leurs réactions, ou qu’il s’agisse du regard qu’eux-mêmes portent sur leur personne et sur leur propre boulot ! Et c’est vrai qu’il y a un véritable fossé entre le regard que posent les gens sur les auteurs de best-sellers (waouh, le mec, trop la claââsse !) et sur ces auteurs de livres bizarres, aux formats étranges, souvent en noir et blanc, genre ceux qu’on trouve aux éditions 6 pieds sous terre… (beuh, c’est bizarre, ça. C’est de la vraie BD ?) Mais au final, hein, qui c’est les plus humains ? Ne se sent-on pas plus proches d’un auteur qui ne se prend pas la tête et qui ose avouer apprécier pouvoir profiter de sa vie de famille ? (Fabcaro, Gilles Rochier)… Ou plus proches d’auteurs devenus intouchables car ayant pris trop de chevilles et de pognon, snobant les séances de dédicaces voire ne s’y rendant pas alors qu’ils sont annoncés (etc, etc…) ?

A part l’interview que donne Gilles Rochier sur trois pages, vous ne trouverez que des planches de BD dans ce numéro. Voilà qui va faire plaisir aux lecteurs que nous sommes qui se régalent encore et toujours de cette manière qu’a Jade de parler de la BD… en BD !

Pour qui aime causer bandes dessinées et réalités de cet univers encore trop méconnu du grand public, ce Jade 320U est un nouveau must de la collection Lépidoptère.
 

Par Sylvestre, le 5 septembre 2010

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