Jean de Florette - 1ère partie

Après avoir fait son service militaire à Antibes, Ugolin Soubeyran est venu s’installer au petit mas de Massacan que son oncle, César, dit le papet lui a acheté proche des Bastides. Entretenant l’espoir que son neveu perpétuera la lignée des Soubeyran, le vieil homme est arrivé à lui faire prendre une femme de ménage pour assainir son logis. Après avoir porté son dévolu sur la travailleuse Adélie, Ugolin a décidé enfin d’avouer au papet le secret qu’il préserve depuis qu’il est revenu de l’armée. En effet, considérant que la culture traditionnelle ne rapporte pas grand-chose, il a décidé de se lancer dans la culture de fleurs. Le rapport étant tout autre, Ugolin reçoit la bénédiction de César. Toutefois, subsiste un problème. Les fleurs nécessitent beaucoup d’eau et le mas de Massacan n’en est pas assez pourvu. La propriété des Romarins située au-dessus semble toute désignée pour ce type de culture grâce à la source qu’elle recèle. Le papet et Ugolin décident d’aller voir le propriétaire actuel surnommé Pique-Bouffigue afin de lui faire une offre. Malheureusement, la tractation tourne au vinaigre et dans un accès de colère, César blesse très gravement le propriétaire qui finit par perdre la tête. Quelques jours plus tard, Pique-Boufique est retrouvé mort. Le papet et Ugolin commencent entrevoir à la résolution de leur problème. Est-ce que l’héritière, Florette, qui habite au village de Crespin, serait prête à vendre ? Et si à cause de l’eau, d’autres acquéreurs se présentaient ? Pour se tranquilliser, les deux hommes décident de boucher la source.

Par phibes, le 15 octobre 2017

2 avis sur Jean de Florette – 1ère partie

L’adaptation en bande dessinée de l’œuvre de Marcel Pagnol se poursuit grâce à l’éditeur Bamboo mais aussi à la motivation indéfectible du duo de passionnés que sont Serge Scotto et Eric Stoffel. Déjà à l’origine de la revisite des œuvres telles que La gloire de mon père, Le château de ma mère, Merlusse, Topaze et le Schpountz, les deux artistes mettent à l’honneur l’un des fleurons du grand maître, Jean de Florette, produit tout d’abord au cinéma par ce dernier en 1952 et puis en roman en deux parties en 1963.

Evidemment, si on connaît l’œuvre, on ne sera guère surpris de percevoir au travers les voix-off et les dialogues, les accents chantants dont nous a abreuvé avec tant de délicatesse et de générosité la fameuse adaptation cinématographique de Claude Berri (1986). Cet album transpire l’air du Sud, l’odeur caractéristique de la garrigue entêtante, l’assaut incessant des cigales, la chaleur torride du soleil et les massifs rocailleux. Cette première partie met à l’œuvre le drame dans toute sa splendeur, porté par des personnages ô combien convaincants dans leur manigance.

Force est de constater que les coscénaristes ont souhaité s’inspirer pleinement du texte de Pagnol, allant de fait bien au-delà des césures du film précité. Le papet et Ugolin tiennent ici toute leur place et nous entraîne dans leurs intentions les plus mesquines vis-à-vis d’un Jean, un brin idéaliste et naïf. Les tirades devenues désormais cultes résonnent admirablement dans cet album et donne une réelle ambiance à ce dernier.

Alexandre Tefenkgi s’est construit une réputation avec des albums tels Tranquille courage, Où sont passés les grands jours, grâce à un travail graphique tout en finesse. Ici, l’artiste a opté pour un trait un peu moins ciselé, laissant penser qu’il a souhaité se libérer de toute contrainte et se lâcher totalement. Aussi, même si son dessin semble bénéficier d’un attrait moins conséquent que ces prédécesseurs, l’univers de Pagnol est bien perçu. Il n’en demeure pas moins que le message est clair et donne réellement envie de voir la suite.

Une première partie d’une adaptation des plus plaisantes à parcourir d’un classique émotionnellement prenant. A lire par toute la famille !

Par Phibes, le 15 octobre 2017

Cet album est une vraie réussite. La sobriété du dessin renforce la mise en valeur du texte.
La vue n’est pas fatiguée par une profusion de détails. Seule sera détaillée la zone qui doit être mise en valeur et c’est suffisant. Cette démarche rationnelle du dessinateur apporte un certain confort visuel à la lecture.
Partout, la perspective savamment maitrisée donne de la profondeur. Le rythme est présent dans chaque image. Lorsque les plans sont rapprochés, le mouvement est remplacé par l’intensité du regard plein de vie des personnages qui vous transperce.
Que dire de ce carreau de pétanque… on a l’oeil carrément sur la boule !
Le récit baigne dans une ambiance provençale colorée et lumineuse d’une justesse éblouissante.
Au-delà de la verve monumentale du texte, on peut vraiment s’émerveiller de l’intelligence du dessin. Moi, j’adhère !

Par Marcellin, le 18 janvier 2018

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