Jean Gabin

Le nouvel album de la Collection 9 ½ de Glénat dédiée au cinéma est ici consacrée à un nouveau monument : Jean Gabin ! C’est un duo déjà réuni sur le diptyque 1789 (Glénat, 2019), consacré à la Révolution française, qui se charge de la tâche : Vincenzo Bizzarri au dessin et Noël Simsolo au scénario.

Après des premières pages consacrées à l’engagement militaire de Gabin durant la 2ème guerre mondiale, on se retrouve emporté dans la carrière de l’Homme aux yeux bleus, passant avec une certaine frénésie d’un tournage à un autre, sans qu’il ne semble y avoir de véritable parti pris scénaristique dans le récit. On se plaît bien sûr à retrouver l’acteur et ses comparses sur des films mythiques, de Pépé le Moko à La Grande illusion, en passant par Un singe en hiver, mais l’on reste tout de même un peu sur notre faim par rapport à d’autres volumes de la collection, comme celui consacré à Lino Ventura.
Quant au trait de Vincenzo Bizzarri, il est déroutant. Passons sur la couverture fort surprenante, et disons-le peu engageante, pour aller au cœur du récit. Certaines planches sont très réussies, le dessin réaliste y est efficace, tant au niveau des personnages que des décors et paysages. On a par contre l’impression que le dessinateur italien à quelque peu été dépassé par une pagination trop importante, l’obligeant à accélérer sur certaines parties, ce qui se ressent notamment sur quelques visages et profils. 

Ce Jean Gabin se lit avec plaisir, malgré ses faiblesses, permettant de revivre une carrière longue et impressionnante, des films qui font partie du patrimoine national français et de notre mémoire collective, et de retrouver un homme engagé, à la forte personnalité !

Par V. DEGACHE, le 2 décembre 2021