Jeanne dark
Vivant avec son père, Jeanne est une adolescente généreuse qui a la particularité de détenir certains pouvoirs magiques. Malheureusement, ses facultés hors norme dont elle a hérité de sa sorcière de mère décédée mystérieusement, sont loin d’être bien assimilées et la jeune fille se doit de gérer au mieux ce potentiel dangereux au grand dam de son paternel. C’est la fin de l’année scolaire et à ce titre, Jeanne a retrouvé ses amies Lucy et Moara pour le dernier jour de classe. Sur le chemin qui les mène à l’école, les trois filles découvrent un vilain personnage qui s’adonne un rituel horrifique. Prenant leurs jambes à leur cou, elles ne peuvent s’empêcher de se demander si cet individu n’est pas celui qui serait à l’origine de nombreuses disparitions recensées depuis quelques temps dans la région. Elles retrouvent leurs camarades de classe, ceux de leur bande et les autres mais déplorent l’absence de Zachary. Lors d’une indiscrétion policière, Jeanne et ses compagnons apprennent que ce dernier, parti avec son père faire des fouilles archéologiques en forêt, a réellement disparu. Ces terribles informations poussent le petit groupe à se lancer à la recherche du disparu. C’est au plus profond de la forêt que la jeune sorcière va devoir faire usage de ses aptitudes face à un adversaire pour le moins machiavélique.
Par phibes, le 27 mai 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
_201405702
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Notre avis sur Jeanne dark
Grâce à l’éditeur tout nouveau Fugues en Bulles, Grégory Lê voit son aventure parue initialement sous deux tomes intitulés Divination et Triple Retour faire l’objet d’une sympathique intégrale. Cette initiative commerciale est donc l’occasion de remettre dans les bacs l’histoire complète de la sémillante Jeanne, apprentie sorcière de son état au côté sombre à découvrir.
On ne peut plus inspiré par son personnage et ses prédispositions magiques, Grégory Lê nous livre une équipée horrifique rafraîchissante et tonitruante aux accents fantastiques indéniables. Pour cela, il structure son histoire de manière pour le moins habile pour, dans un premier temps, titiller à la fois la curiosité et l’effroi grâce à une entrée en matière soutenue (la course éperdue et mystérieuse d’un garçon). Dans un deuxième temps, il nous présente son personnage un tantinet gothique, ses singularités surprenantes (télékinésie, don de communication avec son chien…), ses mystères (la mort énigmatique de sa mère…) et son entourage bigarré (son père, sa bande), le tout dans une sympathie bien agréable. Et enfin dans un dernier point, il initie la quête en dévoilant le fait principal qu’est la disparition d’un copain (le lien avec le premier mystère est de fait assuré).
Il en ressort donc une histoire qui ne manque assurément pas de magie, de fougue, de surdimensionnement, dans un déroulement tonique qui emballe profitablement la lecture. Les inspirations cinématographiques sont multiples (Buffy, les Goonies, Harry Potter…) donnant aux péripéties une bonne stabilité. Le suspense fait partie du lot, induit par des rencontres inquiétantes voire monstrueuses et des faces-à-faces déséquilibrés. Sur ce dernier point, Grégory Lê s’amuse avantageusement à introduire une bonne dose d’horreur, secouant efficacement nos sens et faisant enfler de manière exponentielle son aventure.
Au niveau du dessin, l’artiste nous montre une autre facette de son talent. En effet, son style mi-réaliste, mi-caricatural, balançant entre le manga et le comic’s, est pour le moins agréable à appréhender. Si ces décors sont soigneusement réalisés, ses personnages bénéficient d’un certain charme (surtout les filles et le père de Jeanne). Sur ce dernier point, Grégory Lê se plaît à jouer sur les apparences, s’obligeant à cultiver la différence (voir celle entre le massif Erik et Sam) qui est loin d’être déplaisante. Par ailleurs, l’on soulignera le gros travail réalisé à plusieurs reprises sur des planches intégrales qui ne manquera pas de bonifier l’ensemble. Et enfin la colorisation utilisée par l’artiste est remarquable par le fait qu’elle donne une profondeur non négligeable.
Une revisite du diptyque de l’aventure de Jeanne Dark qui allie puissance évocatrice, magie et divertissement et qui se veut commercialisée sur le site de l’éditeur http://fugues-en-bulles.com/. Un très bon travail d’un artiste polyvalent que l’on espère revoir bientôt sur d’autres projets.
Par Phibes, le 27 mai 2014
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