JEANNE LA PUCELLE
A la guerre comme à la paix

Avec sa petite escorte Jeanne d’Arc arrive donc à Chinon et finit par rencontrer le Dauphin Charles et sa cour. Pas forcément prise au sérieux la jeune fille se voit néanmoins confier la "tête" d’une petite troupe pour aller libérer Orléans des anglais aux côtés de Gilles de Rais, d’Étienne de Vignolles…. Elle parvient à lever le siège de la ville et à faire couronner ensuite le dauphin à Reims. Mais elle est capturée à Compiègne par les bourguignons grâce à la trahison de La Trémoille (alors conseiller du roi Charles VII) qui propose de la vendre aux anglais contre une très forte somme…

Par fredgri, le 21 juillet 2014

Publicité

Notre avis sur JEANNE LA PUCELLE #2 – A la guerre comme à la paix

Nous retrouvons donc la jeune Jeanne, surnommée "la Pucelle", qui continue dans sa lancée, rencontrant le futur roi Charles VII, libérant Orléans et se faisant capturer à Compiègne. L’accent est cette fois bien plus porté sur le cadre que sur le parcours intérieur de l’héroïne.
Néanmoins, même si on sent que les enjeux politiques, l’instrumentalisation de Jeanne, viennent tout de suite donner un relief moins lisse aux évènements, cela est très rapidement évoqué et on a du mal à la fois à appréhender la complexité de ces enjeux et à comprendre l’incroyable impact de cette jeune femme qui voit ici réduits ses exploits et ses actes. On garde vraiment l’impression qu’elle n’est en effet qu’une illuminée, jouet des forces plus puissantes qui utilisent le phénomène et sa symbolique.
En cela je trouve que le travail sur Jeanne est bien plus embryonnaire que sur le premier volume. Tout est tellement vite évoqué qu’on a le sentiment qu’entre la rencontre à Chinon avec le dauphin, la bataille d’Orléans, le sacre de Reims et la capture à Compiègne il ne se passe rien de bien important et du coup on pourrait même se demander pourquoi cela a pris de telles proportions !!!

Un scénario plus réducteur et sommaire qui nous donne un arrière gout de "trop vite réglé" pour passer à la suite, c’est à dire le procès de 1431 et la condamnation au buché !
Ainsi Jeanne apparait presque absente tout au long des pages, vidée de son charisme, de cette présence qui pourrait expliquer, pourtant, l’aura qui devait certainement émaner d’elle pendant ses campagnes ! Cela reste intéressant, mais on a sans cesse l’impression de passer à côté des véritables manigances qui se sont joués en coulisse !

En contre partie, Jean-François Cellier arrive à vraiment tirer son épingle du jeu en jouant très habilement avec ses mises en page, avec des cadrages très adroits qui permettent de mettre l’accent sur des expressions en coin, des regards. Il multiplie les petites cases, les mises en scène complexes, voir même avec des petites pointes expérimentales parfois.
Par contre, son dessin perd aussi en netteté par rapport au précédent album, principalement à cause du traitement en crayon sans encrage. Toutefois il se permet plusieurs approches graphiques, des traitements différents ou on voit se glisser des cases qui font penser à la carte à gratter, par exemple.
Cela reste extrêmement riche, d’autant que les couleurs de Nicolas Bastide sont magnifiques, pleine de volume, de vie, du très très bon boulot qui assure une très belle cohérence d’ensemble !

Un bon deuxième volume qui nous laisse tout de même sur notre faim, alors qu’il aurait pu être intéressant de plus développer !
Vivement le troisième et dernier opus alors !

Par FredGri, le 21 juillet 2014

Publicité