JEREMIAH
Casino Céleste

Alors qu’ils doivent livrer une étrange capsule à un mystérieux client, Jeremiah et Kurdy se retrouvent une nouvelle fois en plein conflit entre deux frères qui ont pris le contrôle d’une petite bourgade.

Par fredgri, le 2 octobre 2024

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Notre avis sur JEREMIAH #41 – Casino Céleste

Désormais rendez-vous régulier, le nouveau Jeremiah vient nous rappeler que Hermann reste un grand de la BD, avec une exigence jamais éprouvée, malgré ses pratiquement 60 ans de carrière.

Alors, en effet, le trait n’est plus aussi virtuose que dans ses grands moments, on sent qu’il y a de plus en plus de raccourcis, de petits « trucs » qui se rajoutent dans les angles. Comme le fait de plonger l’ensemble des planches dans une sorte de brouillard permanent, ce qui permet d’éviter les détails, même si cela rajoute une atmosphère qui renforce cette impression de chaos. De même que de rester sans cesse dans le flou au niveau du scénario. On n’a pas trop d’explication, Jeremiah et Kurdy se retrouvent mêlés à une vague histoire de conflit fraternel, entrecroisée avec une guerre civile qui transforme les rues en véritable champ de bataille… Qu’importe qui est qui, qu’importe que l’on ne saisisse pas très bien à quoi sont destinés les passagers du bus que prennent les deux héros au début, le temps n’est pas aux détails inutiles, il ne faut garder que le rythme et ce sentiment d’urgence qui anime tout l’album.
Néanmoins, la recette est quelque peu facile aussi, et surtout, elle semble devenir la marque de fabrique de la série. Des intrigues qui se résument à quelques mots sur le coin d’un timbre poste et la nécessité de s’immerger dans ce brouhaha sans trop en saisir les contours, mais captivé par la dynamique qui s’en dégage.

Hermann, malgré tout, connait bien ses recettes, il tient très bien ses personnages, s’amuse avec les dialogues qui se croisent et arrive toujours à glisser un regard sans concession sur l’humain, souvent réduits à sa bêtise la plus grasse.

La série s’adresse malgré tout, et principalement, à ses fans les plus endurcis qui apprécient de retrouver l’artiste toujours fidèle à lui-même, accompagnant ses deux héros fétiches depuis maintenant 45 ans. Et il faut bien admettre que cela force le respect.
Peut-être que Jeremiah se perd un peu dans une sorte de roue libre narrative, mais il convient d’apprécier cette constance, cette qualité d’exécution toujours au rendez-vous.

Par FredGri, le 2 octobre 2024

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