Jérôme et la route

Alors que la chaleur sévit sur le territoire, Jérôme travaille à la librairie. Mais le client se faisant de plus en plus rare, le petit apprenti s’ennuie. Si bien que son patron lui annonce qu’il ne peut plus le garder et l’incite à voler de ses propres ailes. De fait, ayant appris que Sultana, sa meilleure amie, partait pour la Capitale afin de poursuivre ses études universitaires, Jérôme décide de faire la route avec elle après l’avoir récupérée à la gare. Ensemble, ils se dirigent vers la grande ville sans se douter que leur amie commune, la petite fille, a également décidé de les suivre.

Par phibes, le 24 janvier 2010

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Notre avis sur Jérôme et la route

Assurément bien inspirés par Jérôme et son univers, Marie Saur et Nylso mettent sur le tapis pour la cinquième fois de nouvelles aventures de leur petit personnage. Cette fois-ci, l’apprenti libraire voit sa destinée prendre une nouvelle orientation qui va le pousser, comme le titre de l’album l’indique, à quitter, en compagnie de ses amies Sultana et la petite fille, le village dans lequel il travaille.

A la manière d’un road-movie où l’intrigue n’a rien de torride si ce n’est le climat, l’histoire contée se déguste dans une sensibilité orientale remarquable qui donne libre cours à des tranches de vie nature, auréolées de simplicité et de délicatesse. On est pris sous le charme doucereux des péripéties qui évoluent sans effusion, au rythme des discussions presque philosophiques des protagonistes.

Comme s’il s’agissait d’un conte, Marie Saur nous entraîne dans son univers exotique où adultes, enfants et animaux semblent parler un même langage. Saupoudrée de références littéraires (il ne faut pas perdre de vue de Jérôme est apprenti libraire), parsemée de dialogues sincères, l’histoire nous attire par sa naïveté environnante, sa sérénité psychologique, son goût pour l’errance naturelle, sa chaleur ambiante et nous pousse à suivre avec intérêt l’exode de Jérôme.

Le graphisme noir et blanc de Nylsos affiche un trait épuré d’une grande finesse qui laisse poindre ça et là des zones d’ombres subtilement structurées. On se laisse gagner par les effets charmeurs, apaisants de son style qui témoigne d’une délicatesse confondante. Ses personnages aux expressions plutôt simplistes sont débordants de légèreté, d’amabilité et d’innocence et dégagent une certaine poésie bien appréciable.

Bref, voilà une histoire toute en générosité bien agréable à parcourir.

Par Phibes, le 24 janvier 2010

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