Jérôme et la ville

L’histoire commence avec l’arrivée dans la ville de Jérôme, Sultana, la petite fille et Bourrique.
Chacun de leur côté s’en va vivre sa vie, que ce soit Sultana qui entame ses études, Jérôme qui essaye d’écrire, Bourrique qui broute tranquillement autour de la roulotte ou bien la petite fille qui tente de se débrouiller comme elle peut, en vendant des crêpes ou diverses babioles. Mais la police n’apprécie pas de voir la roulotte et la petite fille à l’abandon dans la campagne, elle lui demande de partir sinon elle sera enfermée. Livrée à elle-même, elle décide de quitter la région avec Bourrique, de prendre le train pour s’enfuir loin de tout ça, en essayant de revenir d’où elle vient. Mais sa disparition inquiète tout le monde…

Par fredgri, le 9 avril 2013

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Notre avis sur Jérôme et la ville

Ce qu’il faut accepter d’emblée en commençant cette lecture c’est que le scénario en lui même n’est pas forcément le plus important, les auteurs vont bien plus se concentrer sur les dialogues, les réflexions des personnages que sur une éventuelle intrigue (même si, quand même, le parcours des uns et des autres a une résonnance directe sur leur réaction, évidemment !). Car, au fond il ne se passe pas vraiment grand chose dans cet album. On est davantage emporté par l’ambiance très posée qui enveloppe chaque planche, par ces échanges ou les "héros" dissertent sur la vie, sur les choix qu’ils font, sur l’écriture, le tout englobé dans un graphisme très fin, minutieux et délicat.

Néanmoins, c’est très verbeux aussi, les personnages exposent la moindre de leur pensée, les dissèquent, rendant l’ensemble extrêmement didactique. Le moindre état d’âme est mis sur la table, observé et même si, en effet, les réflexions philosophiques et poétiques sont agréables et touchantes, la forme reste assez froide car un peu trop redondante, d’autant que le dessin, aussi magnifique soit il, manque cruellement d’expression, comme si, en fin de compte les pensées ne devaient passer que par les mots, ne pouvaient qu’être exprimés, verbalisés plutôt que ressentis.

Alors il y a pas mal de plages de silence, c’est vrai, on peut juste regretter qu’elles soient quelque peu vides d’émotion, ce sont des instantanés figés ou même le moindre vent ne semblent souffler…

Il n’en demeure pas moins que cela reste une très agréable découverte.
Deux auteurs avec une vision très personnelle et une façon de raconter leur histoire qui est tout de même très touchante, aux antipodes de ce qui se fait habituellement. Et rien que pour ça il vous faut absolument découvrir cet univers.

Par FredGri, le 9 avril 2013

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