JEROME K. JEROME BLOCHE
Et pour le pire

Pour la énième fois, Jérôme passe son permis de conduire. Retrouvant le moniteur qu’il ne connait que trop, il se lance prudemment dans les artères parisiennes. C’est en passant sous un pont qu’il découvre une jeune femme habillée en mariée prête à se jeter dans le vide. N’écoutant que son courage, il fonce à l’endroit où se trouve la malheureuse et la sauve in extremis tout en se blessant à la cheville. Handicapé, il entame sa convalescence alors que sa compagne Babette est en déplacement pour plusieurs jours. C’est alors qu’il reçoit un appel de détresse de celle qu’il a sauvée, Rebecca. Touché par cette situation dramatique et par la fragilité de cette dernière, il décide de l’héberger chez lui. Evidemment, c’est sans penser aux conséquences de son acte sur son couple et surtout aux intentions insoupçonnables de Rebecca.

Par phibes, le 31 mars 2022

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Notre avis sur JEROME K. JEROME BLOCHE #28 – Et pour le pire

Au regard du premier de couverture, l’on concèdera qu’Alain Dodier pour son nouvel album a décidé de créer quelques tensions dans ce couple ô combien attachant que constituent Jérôme, le détective non violent, et Babette, l’hôtesse de l’air pragmatique. En effet, l’auteur n’a pas trouvé mieux que de faire intervenir entre les deux une tierce personne, une jeune et jolie femme dont l’homme à la gabardine et sa générosité vont faire les frais.

A l’appui d’une séquence d’ouverture somme toute cauchemardesque qui installe déjà une teneur conflictuelle et qui bien entendu suscite une réelle appétence, nous replongeons dans l’univers de ce couple que l’on connaît bien et dont l’intimité va être égratignée par un personnage ô combien manipulateur. C’est d’ailleurs ce dernier qui va pousser le détective à initier cette intrigue policière bien personnelle. Rebecca, tel est son prénom, est donc celle par qui les ennuis sont appelés à se déclarer, eu égard à sa personnalité qu’il va falloir découvrir.

Ce nouvel épisode reste une fois encore on ne peut plus addictif. Ne souffrant nullement de violence, se dévoilant dans cette simplicité ambiante exemplaire qui fait la marque de fabrique de la série, se déroulant dans un cadre que l’on a plaisir à retrouver à chaque aventure, reposant sur une équipée policière finement tissée, le récit se démoule habilement, animé par des personnages caractérisés par leur dimension humaine mais aussi, pour certains, par leurs profonds tourments.

Tout en bénéficiant d’un aspect dramatique qui colle à une certaine actualité, l’histoire ne manque pas aussi d’humour (voir en particulier les interventions de l’inspecteur du permis de conduire, les réactions de Babette, d’Arthur le curé…). Ce mélange des genres qui plait et qui continue à plaire, conforte l’intérêt de ces péripéties et la place de choix que Jérôme a au sein du 9ème art.

A l’instar d’un scénario aux petits oignons, le dessin demeure de grande qualité. A ce titre, Alain Dodier nous offre, une fois encore, des instantanés du détective au solex et de son entourage toujours aussi savoureux. L’authenticité de son trait fait preuve sans contestation possible d’une véritable accroche et suscite de par cette bonté environnante une réelle adhésion.

Un épisode délectable à tout point de vue qui honore avec brio les 40 ans de la saga.

Par Phibes, le 31 mars 2022

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