JEROME K. JEROME BLOCHE
Perpétuité

Répondant à l’appel d’une directrice d’un centre médical parisien, Jérôme est parti à la recherche d’un patient atteint d’Alzheimer. Après l’avoir retrouvé, il va chez son ami le prêtre Arthur afin que celui-ci examine son solex qui semble ne pas supporter la pluie. Récupérant en retour une mobylette appartenant à l’association dont l’ecclésiastique s’occupe, il rejoint, trempé, son domicile. Au bord de l’endormissement, il reçoit un appel téléphonique de son ami Burhan l’épicier de quartier. Celui-ci l’entraîne à St-Ouen, au domicile de Rachida qui s’inquiète que son frère Ali ne soit pas rentré de la nuit. Cette dernière explique à Jérôme que son frère était parti dans la soirée récupérer le doudou que sa fille Yasmina avait perdu au domicile d’une vieille dame peu aimable où elle intervenait. Après avoir pris la voiture et fait un détour par l’hôpital, Jérôme et Burhan se transportent à l’habitation pour questionner sa résidente mais celle-ci refuse de les recevoir. Il ne fait aucun doute que le mystère plane autour de ce domicile dans la cave duquel est cloitrée la personne étrange qui a dérobé le doudou à Yasmina…

Par phibes, le 17 octobre 2024

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Notre avis sur JEROME K. JEROME BLOCHE #29 – Perpétuité

Deux ans et demi après ses précédentes péripéties, le généreux détective Jérôme K. Jérôme Bloche refait parler de lui via une nouvelle affaire liée à la disparition d’un doudou et d’un jeune homme de dix-huit ans. Nous replongeons donc avec un réel ravissement dans cet univers ô combien attachant pour retrouver notre sympathique personnage promis à dénouer une affaire qui a l’avantage d’être rondement orchestrée.

Fidèle à son image qui n’a pas pris une ride, notre détective on ne plus rêveur et non violent trouve l’occasion, par l’entremise de son créateur patenté, d’être mêlé à des pérégrinations qui, une fois de plus, se révèlent dans une humanité convaincante. Pas de coup de feu, ni de crime à part entière ne sont à découvrir dans cet album mais plutôt une histoire certes simple, de tous les jours pourrait-on dire, que l’enquêteur va devoir détricoter en toute subtilité, tantôt acteur, tantôt spectateur.

Tout en jouant avec son personnage à de multiples moments, Alain Dodier confirme une fois de plus sa maîtrise remarquable quant à articuler ses scénarii, en faisant en sorte de lâcher habilement des bribes d’informations éparses et de leur donner in fine des points communs. Partant de la disparition d’un doudou, l’auteur nous plonge dans une intrigue bien ficelée qui prend toute sa mesure au moment de la disparition d’Ali et de la découverte d’une tierce personne dans une cave. Animée par des personnages communs (Burhan, Rachida, Yasmina…), elle distille du fait de sa dimension « de base » une force d’attraction charitable qui fait du bien et qui nous divertit jusqu’à une double finalité des plus judicieuses et marquante.

Au niveau dessins, Alain Dodier ne varie pas d’un iota et nous livre sur un plateau des illustrations semi-réalistes toujours aussi soignées. La rigueur de son coup de crayon qui s’attache à de nombreux détails, la qualité qui en résulte permet au lecteur d’avoir une vision claire des tergiversations de Jérôme et ce dans des environnements impeccablement représentés.

Du très bon pour ne pas dire de l’excellent Dodier qui nous fait le grand plaisir de retrouver son fameux détective dans une affaire à portée humaine.

Par Phibes, le 17 octobre 2024

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