JERRY SPRING - L'INTEGRALE
Volume 1 : 1954 - 1955
Un soir, quelque part dans l’Ouest américain.
Jerry Spring va croiser le chemin d’un ancien vaquero, Pancho, qui veut lui prendre son cheval, Ruby. Spring sent qu’il peut avoir confiance dans le Mexicain et lui demande de raconter son histoire. Pancho va donc la lui conter. C’est à ce moment là qu’entre les deux hommes va se sceller une solide amitié. Il va d’ailleurs sauver la vie de Pancho qui allait connaître un mauvais sort par les ranchmen de Black Jake. Ce dernier va se plaindre au sheriff, Pat. Et là, une surprise l’attend : Jerry Spring vient d’être nommé shériff adjoint.
Spring, qui vient de se faire un ennemi, va donc enquêter sur les attaques de bétail qui sévissent dans la région.
Par berthold, le 31 août 2010
2 avis sur JERRY SPRING – L’INTEGRALE #1 – Volume 1 : 1954 – 1955
Les éditions Dupuis reprennent quelques séries culte de leur catalogue pour leur donner une nouvelle vie sous forme d’intégrale. Ce mois d’août 2010 voit arriver un des cow-boys les plus célèbres du neuvième art : Jerry Spring, un personnage créé par le non moins légendaire, Joseph Gillain alias Jijé.
Ce volume 1 vous propose de retrouver les années 1954 et 1955. Il reprend les albums suivants :
– Golden Creek
– Yucca Ranch
– Lune d’Argent
– Trafic d’armes
Jerry Spring et El Panchito font leur premier galop dans le journal de Spirou en mars 1954. Jijé va dessiner ses planches en pensant en noir et blanc. A l’époque et en albums, cela sortira en couleurs. Mais dans cette intégrale, les éditions Dupuis vont nous offrir les planches en noir et blanc. Le lecteur se fera plaisir en admirant le grand talent de Jijé. Moi, je suis resté subjugué par la beauté du trait, par le travail, et ce superbe noir et blanc. Pas besoin de mettre de la couleur en fait. Jijé était un grand dessinateur. Vous pouvez passer des heures à regarder, étudier et admirer son travail. Il y a de l’idée dans ses mises en scènes, dans ses cadrages, dans le fait d’amener l’ambiance et de faire monter la pression. Avec ce volume, vous ne compterez plus le nombre de scènes qui vous marqueront, que vous classerez forcément dans la rubrique "anthologie".
Prenons par hasard, page 160. Regardez bien comment Jijé en 6 cases montre comment le Kiowa Tête Folle va se faire éjecter de Ruby, le cheval de Jerry Spring, comment Jijé fait tourner la "caméra" autour. Tiens, page 174, amusez-vous à regarder le moindre détail.
Jijé a été et restera une référence. D’ailleurs, il a inspiré et a eu comme élèves de grands noms de la bande dessinée, des auteurs comme Jean Giraud (Blueberry) et J.C.Mézières (Valérian) entre autres.
Mais Jijé n’est pas qu’un dessinateur, il est aussi un très bon scénariste, un très bon conteur comme il nous le démontre sur Jerry Spring. Ces 4 récits sont tout à fait divertissants, très prenants et dépassants. Il nous entraîne dans l’Ouest sauvage, en terre apache ou encore au Mexique comme dans cette ville de Chihuahua.
L’action comme l’humour sont toujours présents, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Chaque intrigue maintient son suspense jusqu’à la dernière image. Les Amérindiens ne sont pas des caricatures comme ils apparaissaient dans les films américains de l’époque. Jijé nous fait voir que c’était tout de même une belle nation.
Le personnage de Jerry Spring est le fils d’un juge que les Amérindiens appellaient "Le Faiseur de Paix" et qui avait leur estime. Jerry aura donc la même popularité auprès d’eux. C’est un personnage assez intéressant qui saura évoluer au fil des aventures.
Cette intégrale est donc un magnifique cadeau que vous offre les éditions Dupuis. Elle mérite d’avoir sa place dans toute bonne bibliothèque. Jerry Spring est une œuvre culte qui est une des indispensables du neuvième art.
Amateurs de grands espaces, de westerns, d’aventures, galopez-donc aux côtés de Spring et Pancho pour vivre des aventures dans l’Ouest américain.
Par BERTHOLD, le 31 août 2010
S’il y a des noms qui ont marqué l’histoire de la BD, et plus particulièrement du franco-belge, celui de "Jijé" est parmi les plus prestigieux.
Véritable homme à tout faire chez Dupuis il va marquer rapidement les esprits en reprenant avec panache les aventures de Spirou après Rob-Vel, pour ensuite montrer toute l’étendue de son talent en abordant des ambiances très différentes les unes des autres, que ce soit l’humour, le polar, le western, l’aventure, Jijé était simplement le meilleur partout !
En 54 commence donc l’une des séries cultes qui vont marquer l’histoire du journal (avec peut-être Valhardi…), Jerry Spring. Dès les premières planches son style est sur, sans faille, on est entraîné dans un western passionnant, bourré d’action, avec un héros charismatique, un acolyte très attachant et des scénarios qui respectent les codes du genre.
Cette première Intégrale présente donc les planches de Jijé en noir et blanc, et c’est un vrai régal pour les yeux. L’encrage alterne traits épais et détails très fins, avec d’adroits jeux d’ombres, de contre-jour (la couv en est un magnifique exemple), une narration aux petits oignons ou le maître balise le terrain pour les auteurs à venir. C’est incroyable !
Mais ce qui est marquant aussi c’est l’apport des strips américains dans le style de Jijé. Dans ces textures, cet encrage, cette finesse et ce sens de la lumière on retrouve déjà beaucoup l’inspiration des Terry & The Pirates de Caniff des années 30/40, c’est l’évidence même, d’autant que c’est complètement assumé et que Jijé va très rapidement se réapproprier ces techniques graphiques.
Mais découvrir ces histoires en noir et blanc c’est une énorme leçon de BD, tant tout est fluide, avec pas mal d’audaces dans la mise en scène. On sent l’artiste qui expérimente sans en avoir l’air, une démarche qui va très vite époustoufler la génération qui va suivre, des gens comme Giraud, Dérib, Mézières etc.
De plus, tout de même, il faut préciser que c’est réellement très bien écrit et prenant. Jijé a parfois demandé à d’autres scénaristes de venir lui filer un coup de main, mais en fin de compte il partait dans les directions qu’il voulait.
Jerry Spring est un héros qui est encore bien ancré dans la tradition du héros de western assez lisse, parfait, qu’aucune ambiguïté ne vient tâcher. Il faudra attendre des héros comme Blueberry, par exemple, pour progressivement tendre vers des personnages moins inscrits dans des archétypes. Néanmoins ce Jerry fonctionne tout de suite. Jijé ne s’embarrasse pas de mille et une subtilités, c’est direct, dès la première page il caractérise le héros, présente Pancho et en fait deux amis à la vie… Maintenant on peut passer à l’aventure !!!
Et on a droit a du vrai western, pur de dur ! Une famille escroquée par des charlatans qui veulent leur voler leurs terres. Des grands propriétaires qui montent une affaire de vol de chevaux pour récupérer les ranchs des petits fermiers ! Une jeune fille enlevée par des indiens… Chaque album est un film en soi.
Du pur régal agrémenté par un dossier introductif passionnant qui présente des photos, des illustrations, des planches… C’est un travail de défrichage exceptionnel.
Du très très bon boulot !
Allez, la suite maintenant !
Par FredGri, le 12 avril 2013
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