JEUNESSE DE BLUEBERRY (LA)
1276 âmes

Le jeune lieutenant de cavalerie Mike S. D. Blueberry repart pour une nouvelle mission qui doit l’amener à retrouver un ecclésiastique atteint de folie meurtrière à la suite du massacre des membres d’une institution religieuse et l’enlèvement de l’une de ses pensionnaires.

Alors que l’on commémore en cette année 2009 le vingtième anniversaire de la disparition de Jean-Michel Charlier, père du vaillant militaire, François Corteggiani remet en selle l’illustre personnage pour une équipée endiablée dans laquelle, une fois de plus, les mots ne vont pas être les seuls à être échangés. En effet, choisissant pour base historique les évènements tragiques de la vallée de la Shenandoah (1864) durant l’opposition entre le nord et le sud américain, il met subtilement en place sa fiction, une intrigue liée aux agissements ténébreux et sanglants d’un personnage effrayant et fanatique.

Pour faire le lien entre le prêtre assassin et Blueberry, on retrouve l’agence Pinkerton. Par ce biais, le détective Baumhoffer reparaît dans le raffinement et la prestance qui le caractérisent, toujours au fait des derniers potins relatifs à l’enquête en cours. On y retrouve également des personnages réels tels le général Shéridan, officier supérieur de l’Union, qui jouera ici le rôle d’un militaire ambigu.

A la quête qui se met en branle menée par un Blueberry légèrement décalé, se rajoutent des menaces qui vont compliquer l’équipée dans laquelle le jeune militaire s’est lancé. Pris à partie d’un côté, aidé opportunément de l’autre, ce dernier nous embarque dans une première partie d’aventure somme toute agréable, aux rebondissements bien ajustés et aux rencontres énergiques souvent peu louables.

Il est certain que Michel Blanc-Dumont nous assure d’un trait réaliste finement maîtrisé. Son savoir-faire est indéniable grâce aux nombreuses années qu’il a passées à côtoyer son personnage principal dans des circonvolutions toujours extrêmes. De fait, le travail qu’il produit en cet opus est à la hauteur de nos espérances tant les personnages qu’il met en action ou les décors qui les accompagnent sont d’une réelle beauté. Le détail a largement sa place rendant plus probant ces tranches de vie du 19ème.

"1276 âmes" est l’ouverture d’une aventure assurément digne d’intérêt, qui présage des rencontres telles qu’on les aime, à savoir animées, musclées et ténébreuses.
 

Par Phibes, le 13 septembre 2009