Joker - The winning card

(Regroupe les chapitres parus dans les The Brave & the Bold 1,2, 5 et 9)
James Gordon n’est alors que Capitaine lorsqu’il est appelé chez un puissant notable de Gotham. Ce dernier a reçu une lettre de menace qui annonce qu’il va être à la fois cambriolé et tué dans la soirée. Ne prenant pas l’affaire très au sérieux, Gordon découvre néanmoins que tout se déroule, malgré la présence des forces de police, comme annoncé. Et que ça n’est que le début… Cet inconnu, qui se fait appeler le Joker, fait preuve d’une extrême violence, parfois bassement gratuite, qui inquiète la ville. Alors, lui aussi au début de sa carrière, Batman décide de se joindre à l’enquête…

Par fredgri, le 10 juillet 2024

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Notre avis sur Joker – The winning card

On sait que Tom King s’intéresse de près à la mythologie Batman qu’il aime remodeler à l’occasion, intensifiant les relations des uns avec les autres, que ce soit entre le héros et Catwoman, la femme qu’il aime, ou avec ses divers ennemis… Chaque fois, il saisit l’occasion de proposer des récits explorant la psyché de cette faune disparate et particulièrement dérangée.
Cependant, lorsqu’on évoque Batman, on ne peut passer outre son double machiavélique, le fameux Joker. King décide alors de s’intéresser aux premiers pas de ce dernier, quand il entame une campagne meurtrière et particulièrement violente.

On comprend vite que King va surtout donner sa version de tout ça, qu’il n’est ici pas vraiment question d’aller respecter les fait tels qu’ils ont pu être racontés auparavant, par d’autres. C’est peut-être ce qui peut déjà faire tiquer, en premier lieu, avec ce volume, cette liberté prise au détriment de tout ce que les autres ont pu avoir au préalable établi en amont. Néanmoins, il est inutile de se complaire dans un cahier des charges trop rigide, et prendre l’histoire pour ce qu’elle est, c’est à dire le Joker Year One version King, rien de plus. Partant de ce postulat, l’histoire gagne en profondeur, avec une intrigue plutôt bien menée et extrêmement bien rythmée.
Toutefois, et c’est le second point qui peut faire tiquer, on a aussi la très nette impression qu’avec cette histoire, King arrive aux limites de son système narratif, au point de presque se caricaturer lui-même dans une démonstration qui synthétise trop ouvertement tous ses tiques d’écriture. Qu’il s’agisse des gaufriers à répétition, des voix off en décalage, de faire comprendre que le véritable maître de cérémonie c’est le Joker, du début à la fin et que Batman n’est qu’un élément du décor, autant dépassé que les autres par tout ce qui se passe.
Il y a une sorte d’arrogance affichée dans cette immuabilité redondante ou finalement le scénariste ne se remet plus en question, bien que sa formule reste malgré tout l’une des plus originales du moment.

En contre partie, graphiquement Mitch Gerads continue de proposer une exceptionnelle évolution dans son traitement couleur. Ses compositions sont magnifiques, ses cadrages, les mises en scène très inspirées, tout tend à nous offrir une lecture impressionnante, dans la continuité de ce que le duo nous avait présenté avec le one-shot sur le Riddler.

Joker – The winning Card est une lecture qui ne laisse pas indifférent, même si on devine que les puristes ont du grincer des dents en voyant leur Gotham réécrite de fond en comble, en découvrant cette nouvelle version qui doit certainement contredire les grands récits canoniques de référence. Mais si vous appréciez ce duo vous devriez passer un très bon moment.

Par FredGri, le 10 juillet 2024

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