Jolly Jumper ne répond plus

L’année dernière, il y a eu l’album de Guillaume Bonhomme, superbe hommage au personnage de Morris qui permis de se rendre compte que la démarche n’avait absolument rien de déplacé ! Cette fois-ci, c’est Guillaume Bouzard qui s’y colle et le moins qu’on puisse dire c’est que la transition a de quoi surprendre !

Mais, en fin de compte, cet album fonctionne incroyablement bien. Non seulement l’humour est très bien vu, Bouzard joue avec le côté décalé du personnage, qui représente une sorte d’Ouest de papier, quelque peu désuet, d’opérette presque, avec un langage parfois dépassé. Mais ici, Lucky Luke est un personnage existentiel, qui doute de son rapport avec son cheval, de cette complicité qui s’est construite au fil du temps. Ce qui l’amène à s’interroger sur lui même, sur ce côté "solitaire" qui le coupe de tout, peut-être n’a-t il rien vu venir de cette crise que semble traverser Jolly Jumper…

Mais attention, tout est prétexte aussi à Bouzard pour glisser vers des scènes ou il pose un regard à la fois tendre et moqueur sur cet univers. On rigole beaucoup, les idées sont sympathiques, avec pas mal de petits rebondissements très agréables.
Le dessin est du même niveau. Expressif et efficace. Parfait, en somme !

Il en ressort un album décalé qui, même s’il n’apporte rien de particulier au "mythe", nous emporte malgré tout dans une aventure prenante et hilarante !

Très conseillé !

Par FredGri, le 27 février 2017