JOSEPHINE
Même pas mal

Après nous avoir présenté son personnage ô combien haut en couleurs dans ses premières circonvolutions intimistes et nous avoir permis d’apprécier ses errements humoristiques, Pénélope Bagieu remet en scène Joséphine avec ce deuxième opus. Il va de soi que ce nouveau florilège de scénettes de tous les jours, confirme la propension de la jeune trentenaire à se fourvoyer dans toute sorte de situation peu avantageuse pour sa personne.

Avec ce nouveau titre, l’auteure réaffirme, toujours en solo, ses intentions scénaristiques de départ. En effet, se basant sur le caractère gauche de son personnage, elle nous permet de la retrouver dans des tranches de vie certes communes mais qui mettent en exergue un humour potache généreux, plein de fraîcheur et qui, tout en défaisant la crédibilité de celui-ci, le rend complètement attachant.

Aussi, on rie de bon cœur sur les errements de cette célibataire endurcie, sur son impertinence, sur son côté fleur bleu extrême, sur sa façon de tomber dans des travers amoureux impossibles qui, on le perçoit aisément, n’en sont pas moins conformes à une certaine réalité. A cet égard, on pourra apprécier tout particulièrement le soin apporté aux gags présents sur chaque planche, aux chutes qui, pour la plupart, même si l’on ressent une certaine répétitivité, sont de grande qualité.

Le dessin épuré propre à Pénélope Bagieu agrémente parfaitement les mésaventures de Joséphine. Si son trait est des plus expressifs, il n’en demeure pas moins qu’il dévoile sans ambiguïté une jeunesse d’exécution fortement agréable, une féminité artistique qui a son charme et une recherche humoristique très probante. Son personnage devient ainsi, dans ses formes et ses expressions réellement attachant, que l’on prend plaisir à suivre dans ses déambulations malhabiles.

Un deuxième opus à l’humour gentillet et plein de vie qui, de par son succès antérieur compréhensible, fait l’objet d’une réédition chez Delcourt en ce mois de novembre 2012.

Par Phibes, le 29 novembre 2012