Jours de sable
1937. John Clark travaille pour un journal local, comme journaliste photo-reporter. Il n’a que 22 ans, il est néanmoins engagé par la Farm Security Administration, l’organisme gouvernemental chargé d’aider les fermiers victimes de la Grande Dépression, pour se rendre dans le Dust Bowl, une zone très particulière, entre l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, marquée par la sécheresse et les tempêtes de sable qui plongent les habitants dans la misère. Sa mission consiste à prendre le plus de photos possibles, pour témoigner des conditions de vie de cette population.
Sur place, en Oklahoma, John découvre une population désespérée qui abandonne ses terres inexploitables pour migrer vers la Californie. Le contact est rude, voir sec, mais il finit par rencontrer une jeune femme, Betty, qui lui ouvre les portes de sa famille.
Par fredgri, le 31 mai 2021
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782505082545
Notre avis sur Jours de sable
Dans les années 30, en pleine Grande Dépression, suite au crash économique de 29, les agriculteurs des plaines se situant entre l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, transforment massivement des millions d’hectares de prairies en champs de céréales, afin d’augmenter leur production. Mais, entre 1931 à 1937, une vague de sécheresse vient réduire à néant tout ça, les vents balayent la couche de terre arable dans d’incroyables tempêtes de poussière qui détruisent les récoltes et les pâturages, couvrant le paysage de sable qui s’immisce dans les maisons, amenant de nombreux problèmes de santé…
En 1937, le ministère de l’agriculture créé la Farm Security Administration pour aider les fermiers les plus pauvres. Afin de sensibiliser le reste du pays, des photographes sont engagés pour parcourir la région et prendre le plus de clichés possibles qui témoigneront ensuite de l’exceptionnelle précarité, de cette misère dans laquelle ont glissé des milliers de familles.
Avec Jours de sable, Aimée de Jongh nous envoie donc au cœur de cette zone meurtrie par les éléments. Nous suivons John Clark, un jeune photographe missionné pour tenter de rendre le plus fidèlement cette misère. Très vite, le jeune homme de 22 ans va comprendre que s’il doit parfois composer ses photos, quitte à "tricher" pour accentuer tel ou tel effet dramatique, il ne peut pas rester en retrait et que son appareil photographique n’est peut-être pas suffisant.
Si l’auteure entreprend de nous toucher par la situation, elle amène surtout son héros à évoluer de son côté, en même temps que sa conscience sociale. Il y a d’abord les paysages désertiques, les premiers contacts plutôt froids et amers, puis les véritables rencontres, plus généreuses, moins réfractaires. Notamment la jeune Betty, enceinte jusqu’au cou, qui va lui montrer la réalité humaine derrière tout ça, qu’il y a des gens qui vivent en se résignant, qui sont malgré tout prêts à tout abandonner pour survivre…
Le scénario est particulièrement touchant et très juste. Il insiste néanmoins beaucoup, aussi, sur la désolation, avec des planches, des cases sublimes, qui mettent en scène le sable, les tempêtes, des atmosphères silencieuses ou l’on a presque le sentiment d’entendre le vent souffler. Aimée de Jongh s’est beaucoup documentée, surtout avec les innombrables photographies qui remplissent les archives du FSA. On sent derrière certains plans le regard de grands photographes comme Dorothea Lange, Walker Evans… Du très beau travail, tant dans l’écriture que graphiquement.
On ne peut qu’être touché par cet album qui ne laisse absolument pas indifférent !
Une des plus belles sorties du moment, indispensable !
Par FredGri, le 31 mai 2021