JUDGE DREDD, LES AFFAIRES CLASSÉES
2000AD Progs 156 à 207
(Ce volume reprend l’intégralité des histoires du Judge Dredd parues hebdomadairement dans les 2000 AD 156 à 207, qui vont du 15 mars 1980 au 11 avril 1981)
Sur son lit de mort le juge Fevy, le plus vieux pre-cog de la ville, prévient qu’en 2120 il y aura une terrible guerre qui détruira Mega City One, seul un enfant avec la marque de l’aigle sur le front pourra les sauver… Dredd est donc désigné pour aller trouver cet enfant et le ramener avec lui ! Cependant, l’enfant a été enlevé par des esclavagistes puis vendu et ensuite capturé par une bande de malfrats qui le trainent avec eux à travers la galaxie ! Le juge part donc à bord du Justice One… !
Par fredgri, le 14 août 2020
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Notre avis sur JUDGE DREDD, LES AFFAIRES CLASSÉES #5 – 2000AD Progs 156 à 207
Toujours fidèles au poste, les éditions Delirium reviennent avec un nouveau volume des Affaires Classées du Juge Dredd qui regroupe pour nous une nouvelle année de publication !
Il faut préciser que depuis le 2000AD 2, en 1977, chaque semaine, les lecteurs du magazine ont droit à 6 pages racontant les péripéties du juge, principalement dans les rues de Mega City One ! Ce rythme assez soutenu à forcé l’éditeur à très régulièrement alterner les équipes créatives, permettant ainsi à toute une génération de dessinateurs de faire ses preuves et un nom, devenant le passage obligé pour se faire remarquer. Ce fut le cas de Brian Bolland, de Mike McMahon, de Ian Gibson… Mais aussi de Ron Smith qui faisait figure de vétéran et qui fut l’un de ceux qui assurèrent le plus d’épisodes avec une qualité graphique constante (un très grand artiste anglais qui signa de très nombreuses planches dans diverses revues. En France, on le connait surtout grâce à son personnage King Cobra qui eu même droit à son propre pocket chez Aredit, à partir de 77) !
Mais Judge Dredd, c’est surtout un espace de liberté presque totale, une SF décomplexée qui permet aux auteurs de dire tout ce qu’ils veulent sur la société, sur la justice, sur ce monde de folie qui nous entoure ! Et tout y passe. Car derrière cet univers caricatural et outrancier, il y a un propos beaucoup plus cynique et sans compromis sur les travers de l’humanité. Si le juge Dredd peut apparaître avec raison particulièrement intransigeant et froid, c’est surtout parce qu’il est souvent confronté à des évènements délirants et absurdes, avec lesquels il n’est plus possible de vraiment discuter.
L’univers urbain de Mega City One est violent, contrôlé par des chaînes de télé, par le pouvoir de la publicité, les quartiers huppés sont majoritairement entourés par des zones populaires très désargentées et les conflits explosent rapidement à la moindre étincelle. Il suffit que deux énormes bâtiments se déclarent la guerre pour que tout de suite il faille intervenir, qu’un hurluberlu ai l’idée d’un salon de beauté pour enlaidir sa clientèle pour que cela devienne à la mode, qu’une agence de communication décide de projeter des spots de publicité sur la Lune pour que l’idée échauffe les esprits… Sans oublier des affaires plus locales, des vengeances, des graffitis, des tueurs de juges…
Devant nous se dessine le reflet déformé et grotesque de notre monde, par le biais d’épisodes qui se moquent de nos travers ! Les histoires sont très prenantes, on dévore d’une traite plusieurs semaines d’affilée, on sourit, on réfléchit, on redécouvre une série qui a marqué l’histoire de la bande dessinée, un personnage iconique, véritable révélateur d’une déliquescence qui n’est pas prête de s’arrêter !
Mais bien évidemment, au delà des scénarios, il ne faut pas oublier les dessinateurs ! Et il faut bien avouer que l’on est gâté. Qu’il s’agisse de Bolland qui livre quelques épisodes magnifiques, annonçant ses œuvres américaines comme Camelot 3000 ou Killing Joke, Mike McMahon au trait plus vif et brut, avec une vraie personnalité et un sens de la finition de toute beauté ! Ron Smith, dont je parlais plus haut, un dessin fin, expressif et dynamique, un sens du détail incroyable, une vraie référence sur le personnage ! Sans oublier Ian Gibson, Brett Ewins ou Steve Dillon !!!
S’il est une série anglaise qui a su s’imposer très vite c’est bien Judge Dredd, et ces volumes Intégrales sont une véritable aubaine pour réhabiliter un univers que beaucoup ne connaissent qu’assez peu au final !
Les éditions Delirium continuent de proposer un travail éditorial exceptionnel, avec des volumes très bien conçus, ou l’on a même droit à une copieuse galerie présentant de nombreuses couvertures originales ! Un vrai bonheur pour les yeux !
Vous l’avez compris, ne passez pas à côté de ce nouveau volume !
Par FredGri, le 14 août 2020
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