JUGE BAO
Juge Bao et le phoenix de jade

Accompagné par ses assistants et escorté par ses gardes du corps, le renommé Juge Bao parcourt la Chine en s’arrêtant ici ou là au gré des affaires qui nécessitent les compétences de son tribunal nomade.

Ce jour-là, il est appelé au chevet d’une mourante qui lui raconte l’histoire de son fils, Chao Dong, emprisonné à tort et pour qui la sentence ultime n’a été jusque là repoussée que par des pots de vin que consentait à verser la vieille femme qui n’allait bientôt plus pouvoir le faire, une fois décédée…

Juge Bao va promettre de tirer l’affaire au clair. Réussissant par un stratagème bien préparé à approcher dans se cellule l’homme à innocenter, il va obtenir de lui des indices qui lui permettront de trouver des pistes à suivre dans cette affaire où corruption, meurtres, ambition et enrichissement personnels de notables locaux seront au programme…
 

Par sylvestre, le 5 février 2010

3 avis sur JUGE BAO #1 – Juge Bao et le phoenix de jade

Ce premier ouvrage publié aux éditions Fei est paru quelques jours avant le festival international de la bande dessinée d’Angoulême de janvier 2010. Il y a d’ailleurs été fort remarqué, et ce pour plusieurs raisons : d’une part parce qu’une exposition de planches (avec dégustation d’alcool de riz !) était proposée dans le bâtiment accueillant l’hôtel de ville, et d’autre part parce que le dessinateur Chongrui Nie n’a pas démérité en dédicaçant sans relâche pour d’innombrables lecteurs qui sont repartis avec de bien beaux dessins.

Si l’accueil a été aussi bon, c’est également, il faut le dire, parce que le dessin de Chongrui Nie (La belle du temple hanté, éditions Xiao Pan) est vraiment d’excellente qualité. Très réaliste, en noir et blanc, il tire sa force de la maîtrise que montre l’auteur à faire cohabiter des zones noircies par l’encre (dessinées classiquement, dira-t-on) avec d’autres zones, encrées puis ayant subi ensuite le grattage, voyant ainsi réapparaître le blanc de la feuille. C’est superbe, et les a priori qu’auront peut-être ceux qui n’apprécient d’ordinaire pas la BD asiatique s’estomperont forcément devant le rendu qu’un auteur franco-belge ne bouderait pas ! Une petite gêne à la compréhension, cependant, sera peut-être ressentie à la vue du casting : la plupart des personnages sont masculins, et sans leur couvre-chef ou leur barbichette comme-ci ou comme-ça, on aurait encore plus de mal à les distinguer les uns des autres…

La série Juge Bao est annoncée en 9 volumes. Si elle est dessinée par un auteur chinois, elle est, c’est à noter, scénarisée par un Français pur souche, Patrick Marty. Elle paraît dans un format italien donnant comme première impression que la lecture sera rapide ; impression fausse, vous en ferez l’expérience !

L’histoire est celle d’un grand nom de la culture populaire chinoise, celle de l’incorruptible Juge Bao. Enquêteur et justicier ayant fait trembler jusqu’aux nobles se croyant intouchables, il est à la fois Robin des Bois et Guillaume de Baskerville, pour ne citer que ceux-là. Ses aventures s’annoncent comme autant d’enquêtes indépendantes bien qu’une claire transition soit perceptible entre celle du phoenix de jade de ce tome 1 et la seconde, initiée à la fin de ce premier opus. Ce premier volet aura montré en tout cas toutes les qualités pour fidéliser les lecteurs : dessin réaliste de qualité, polar exotique et intérêt historico-culturel…

Bravo aux auteurs et aux toutes jeunes et bien inspirées éditions Fei !
 

Par Sylvestre, le 5 février 2010

Depuis quelques temps déjà, ce premier tome, quoique assez discrètement mis en place par-ci par-là, fait parler de lui, on loue la qualité de son dessin, on met en avant le côté polar et je me suis donc laissé séduire moi aussi.
C’est vrai que l’enquête est très prenante, même si la conclusion est un peu vite expédiée, et même si, à un moment, c’est assez difficile de s’y retrouver dans la liste de noms. De facture assez classique l’intrigue est néanmoins un très bon prétexte pour parler d’une certaine époque, avec ses coutumes, avec ses hiérarchies. En cela ce premier volume est aussi très instructif, sans pour autant noyer le lecteur derrière une ribambelle de références culturelles. Mais on sent que le scénario est documenté, qu’il fait authentique.
Évidemment, le principal point positif de ce projet c’est le dessin en lui même. D’une qualité époustouflante, il n’en demeure pas moins assez figé dans les poses et dans les expressions, et c’est certainement le gros problème de cette technique photo réaliste, on croit même reconnaître certains acteurs… Alors, bien sur, tout ça est balayé par la virtuosité de ce graphisme et c’est le principal.
Le deuxième tome devant sortir en Avril, je serais là sans faute !

Par FredGri, le 28 mars 2010

Lire Le Juge Bao c’est glisser hors du temps. L’intrigue est classique et sans forcement très grandes surprises mais tout de même habilement construite et suffisamment attrayante pour que l’on passe un bon moment de lecture. Ce qui séduit réellement dans ce livre, c’est la plongée au cœur de la Chine médiévale orchestrée avec finesse par Patrick Marty le scénariste. Les amateurs d’histoire et de culture asiatique seront comblés.
L’autre point fort de cette série est le dessin de Chongrui Nie. Tout en noir et blanc et réalisé avec la technique de la carte à gratter, il instaure avec justesse l’atmosphère réaliste dont à besoin la rigueur historique, tout en étant paradoxalement empreinte du mysticisme de l’Orient.

Le Juge Bao est une très belle surprise à découvrir aux éditions Fei.

Par melville, le 23 juin 2010

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