JUGE SANS TERRE (LE)
Lumière éteinte

Dans la deuxième partie du XIXème siècle, à Londres, dans un très select club anglais, Lord Rollins et Monsieur Lément, un français exilé, commentent un article de journal. La conversation très feutrée effleure la politique et la personnalité de Disraëli, le premier ministre britannique.
Cette atmosphère très cosy, où la fumée des cigares se mêle aux vapeurs de cognac et de cherry, va brusquement voler en éclats lorsque Lord Rollins se fait mordre par un cobra surgissant d’un paquet qui vient de lui être livré. Le flegme britannique fait brusquement place à l’action de ces gentlemen qui exterminent, et le cobra, et les kreits qui l’accompagnaient. Malheureusement, Lord Rollins est mort.
Alors que la police arrive sur les lieux, Monsieur Lément s’enfuit …

Par olivier, le 6 décembre 2009

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Notre avis sur JUGE SANS TERRE (LE) #1 – Lumière éteinte

Alors que les albums des "40 ans découvertes" nous avaient plutôt habitués à des one shot, Glénat a choisi de mettre en avant l’histoire du juge sans terre , une fiction policière à suivre.
Partant de l’assassinat plutôt inhabituel et machiavélique d’un Lord Anglais à Londres, les deux coscénaristes, Patrice Buendia et Stéphane Fraioli, imaginent et développent une intrigue sur trois plans ayant pour pivot et dénominateur commun le juge Adrien Mugrave.
La mise en place des intrigues est rapide et le lecteur suivra avec beaucoup d’attention les deux enquêtes policières parallèles avec en prime, l’ouverture de la troisième voie, un meurtre sauvage qui semble en rappeler d’autres et évoque déjà un tueur en série.
Le scenario, bien ancré dans le contexte historique et politique, développe un léger et captivant parfum de roman feuilleton du XIXème siècle, où les personnages auraient fréquenté Rocambole au sein des mystères de Paris.
Les deux auteurs s’amusent d’ailleurs à parsemer leur album de clins d’œil, notamment à Sherlock Holmes, et le dessinateur, l’excellent Jean marc Stalner (Le cercle de Minsk) n’est pas en reste pour les allusions lorsqu’il prête à l’inspecteur Anglais les traits d’un acteur qui incarna à l’écran le plus célèbre des enquêteurs.
Avec une intrigue policière qui monte en crescendo, des mystères qui planent sur les personnages et leur passé, une société secrète qui apparait en filigrane, tous les ingrédients d’une excellente série sont réunis ici.
Le découpage laisse une large place au dessin qui n’est pas écrasé par les dialogues, le rythme est soutenu par un trait précis et dynamique, Stalner s’est fait plaisir pour notre plus grand bonheur de lecteur.

Quant à savoir en combien de tomes doit se développer cette série, nous avons tout simplement posé la question à Patrice Buendia qui nous a très gentiment répondu :
" Il y a dans l’album, trois niveaux de mystères :
Tout d’abord,La mort de Richard Sauverin. C’est la 1ère enquête d’Adrien. Elle sera résolue à la fin du tome suivant. Le but du jeu, si la série démarre, est d’avoir à chaque fois un cycle avec une enquête en deux tomes.
Ensuite, les meurtres en série. Cette enquête devrait trouver sa conclusion dans deux cycles.
Enfin, le passé d’Adrien. Ses vingt ans d’exil furent riches en péripéties. Dès le tome 2 nous débuterons l’album par un flashback. Nous espérons en faire un rituel qui nous révélera peu à peu ce qu’est devenu Adrien.

Par Olivier, le 6 décembre 2009

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