Jules B.
Jules le cordonnier assiste un jour près de chez lui à un tragique accident de la route. Le chauffeur du véhicule qui a percuté un arbre est mort sur le coup, et, dans le coffre de sa voiture, Jules entend et découvre trois petits enfants effrayés. Il les recueille chez lui et, causant de l’affaire avec ses voisins, va comprendre qu’il s’agit d’enfants juifs et qu’il risque d’aller au-devant de problèmes si l’occupant allemand ou des collaborateurs l’apprennent. Il va comprendre aussi que parmi ses voisins et amis, beaucoup ont la peur, voire la haine du juif.
Jules va chercher à retrouver des parents ou des proches des trois enfants. Arrivé à une adresse qui s’avérera la bonne, il va entendre par hasard qu’une rafle allait bientôt être organisée dans le quartier. Plutôt que laisser courir ce risque à ses trois protégés et à Déborah à qui il devait les rendre, Jules va ramener tout ce petit monde dans son village. Mais il comprendra vite le danger de cette initiative et il cherchera alors un moyen de faire passer ses hôtes en Suisse…
Par sylvestre, le 5 octobre 2016
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782917237953
Notre avis sur Jules B.
Jules B. est une bande dessinée animalière : les personnages y sont anthropomorphes mais ils ont des têtes d’animaux. En outre, Jules B. une histoire dont le contexte historique est très important.
Ceux qui ont une certaine culture BD s’étonneront donc peut-être de ne pas retrouver le principe qu’ils avaient observé dans des bandes dessinées comme Maus ou Cat Shit One, où chaque "rôle" était attribué à un type d’animal différent. Mais ce serait oublier que cette BD s’adresse avant tout à de jeunes lecteurs à qui la subtilité ne ferait probablement aucun effet. En fait, il semblerait que l’auteure Armelle Modéré, au contraire, n’ait pas voulu de ce code pour justement ne pas mettre les gens dans des cases. Pour rappeler que personne n’est tout blanc ou tout noir. Jean-Jacques Goldman l’a chanté, d’ailleurs, avec Gallois et Jones : "Et si j’avais été Allemand ?" Et c’est ce dont on se rend compte ici. Les villageois sont de différents types : ânes, cochons, et les bons comme les mauvais peuvent avoir dans ce récit la même apparence. Jules est un cochon alors qu’il est un "juste", d’autres sont des cochons aussi alors qu’ils dénonceraient volontiers Jules… Ce qui signifie non pas qu’il faut se méfier de tout le monde, mais qui rappelle que l’on ne peut jamais véritablement savoir comment même notre meilleur ami pourrait se comporter dans une situation qui le dépasse. Ce qui vaut bien évidemment pour soi aussi !…
Le graphisme d’Armelle Modéré paraît trop enfantin de prime abord par rapport à la dramaturgie du sujet. Au fil des pages, on s’en accomode jusqu’à ne plus se laisser surprendre – par exemple – par la disproportion qui peut exister entre les trois enfants sauvés qui sont des tout petits chatons tout mignons et Jules qui lui fait figure de géant à côté d’eux !
Cette bande dessinée a été réalisée en mémoire du grand-père de l’auteure. Cet hommage qu’elle lui rend est d’autant plus beau que la BD présente aux enfants un récit plein d’humanité et que la fin est heureuse. L’Histoire et l’Homme racontés autrement aux enfants… Dans cette très jolie BD parue aux éditions Des ronds dans l’O.
Par Sylvestre, le 5 octobre 2016
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