Julia la seule

Alors c’est compliqué de parler de cet album sans aller trop en révéler sur Julia, bien qu’assez vite on commence à soupçonner des choses d’ordre « fantastiques ». Mais jouons le jeu, autant que possible.

Avec ce volume qui s’adresse avant tout à un public jeunesse, nous entrons dans une aventure qui nous parle d’amitié, de protection et de souvenirs. David Boriau propose un scénario assez habilement mené qui met bien plus l’accent sur le lien qui se construit entre chacun que sur la véritable nature du mystère qui enveloppe notre jeune héroïne, d’autant que cette dernière veut surtout mener une vie normale, avec des amis, des repas de famille joyeux… L’écriture reste donc très enlevée, même lorsque les choses s’intensifient, dès le moment ou Mika entre davantage dans le cœur du propos et met Julia face à ses secrets.
Cependant, l’histoire pousse assez bien le propos. On est intrigué, on se laisse prendre au jeu et la découverte qui en découle nous émeut profondément. La finesse des mots, la subtilité du graphisme participent à cette impression familière qui rend les personnages attachants, et plus particulièrement la jeune Julia.

En contrepartie, on a peut-être le sentiment que l’album s’inscrit trop ouvertement dans une tendance « album jeunesse fantastique » très en vogue actuellement, que finalement on a déjà lu ce type d’intrigue de nombreuses fois auparavant. Et c’est peut-être pour cette raison qu’au final, même si l’on passe un très bon moment à lire ce one-shot, il peine à s’écarter réellement des sentiers battus, où tout du moins à être réellement une proposition originale qui se distingue des autres.

Il en ressort un sympathique album, parfait pour une pause BD, ou un cadeau pour un jeune lectorat.

Par FredGri, le 19 septembre 2024