JULIE DOOHAN
Spirit of Bourbon
En 1922, la jeune étudiante en chimie, Julie Doohan apprend la mort de son père, bootleggers en Virginie, assassiné par un gang d’italiens, récemment installé en ville. Reprenant les choses en main, la jeune femme décide aussi de s’occuper de ces rivales meurtriers et violents…
Par fredgri, le 11 mars 2020
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782756094946
Notre avis sur JULIE DOOHAN #1 – Spirit of Bourbon
Pour cette nouvelle série, nous retrouvons Thierry Cailleteau aux côtés de Luc Brahy qui nous proposent de suivre les aventures de leur héroïne dans le milieu des trafiquants d’alcool ruraux. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas ici de raconter les démêlés avec la justice, ou des conflits avec les autorités locales, car le petit trafic du père Doohan fait partie intégrante de l’économie de la ville. Il reversait près de 60 % de ses bénéfices aux divers notables qui s’en servaient pour améliorer le toit de l’église, les rues, l’école etc. Si Julie accepte, c’est bien plus pour perpétuer cette "collaboration" que pour se rebeller dans la clandestinité !
Et c’est avec ce concept "d’utilité publique" que cette nouvelle série se différencie des autres du même genre. Même si le récit n’évite pas les sempiternelles guéguerres entre trafiquants rivaux, il n’en reste pas moins qu’ici on est loin de cette diabolisation de principe ! D’ailleurs, pour continuer l’aventure paternelle, Julie fait appel à son ancien professeur de chimie qui décide d’appliquer les bonnes méthodes de fermentation afin de produire une bonne eau de vie pour démarrer, puis du whisky ensuite !
Néanmoins, sous couvert d’une histoire assez prenante, nous entrons dans un univers assez codifié qui se révèle riche en petites informations deçi delà. C’est vraiment passionnant de découvrir les petites manigances entre la ville et le père Doohan, entre cette ville est ses habitants qui ne veulent pas se laisser faire par des "étrangers".
Toutefois, quand on gratte aussi un peu le filtre sympa de cette communauté, on se rend compte qu’elle représente une certaine Amérique quelque peu réac, qui glisse vite vers le lynchage en bonne et due forme, qui expédie ses petites affaires communes à grands coups de fusillade, avec l’aide de la police et qui n’hésite pas à trafiquer des papiers officiels pour pouvoir continuer son business louche.
Le portrait que brosse donc Thierry Cailleteau est certes teinté de "bon esprit", il n’en reste pas moins plus révélateur qu’il n’y parait sur une certaine époque, sur une Amérique profonde pas si lisse que ça qui peut paraître sympathique, mais qui reste ancrée dans des pratiques douteuses et abjectes deçi delà !
De son côté, Luc Brahy rend une copie vraiment honnête, suffisamment expressive et vivante pour mettre en valeur les personnages, les décors et les atmosphères du scénario. Du bon boulot !
Une série très intéressante, quelque peu décalée, loin du manichéisme habituel !
Par FredGri, le 11 mars 2020
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