JULIEN BOISVERT
Integrale 1
Julien Boisvert est un jeune homme tranquille, qui aime bien sa petite vie douillette ! Alors qu’il voit arriver sa mère, pianiste de renom, il se retrouve envoyé au Nyasso, un pays africain, par son employeur, afin d’y surveiller le déplacement d’une tribu Fuldaabé.. Ce voyage, ce dépaysement, changent définitivement Julien qui découvre à la fois l’amour, mais surtout l’aventure… Le jeune homme se retrouve ensuite sur l’île de Guernesey ou il rencontre la belle Molly, puis au Mexique et enfin aux Etats Unis sur les traces de son père…
Cette Intégrale regroupe donc les quatre albums de la série "Neekibo", "Grisnoir", "Jikuri" et "Charles".
Par fredgri, le 2 juin 2013
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756031156
Notre avis sur JULIEN BOISVERT #Int1 – Integrale 1
La série Julien Boisvert commence un peu comme un succédané de Tintin, le même style de frimousse, le chien qui accompagne le héros, les personnages secondaires savoureux, mais assez rapidement le récit bascule vers quelque chose de profondément intimiste ou le héros part surtout à la découverte de lui même, ou le monde qu’il rencontre, qu’il voit s’étendre autour de lui commence à le transformer définitivement. Du jeune homme tranquille émerge donc l’aventurier qui va partir loin de ses racines pour s’en constituer de nouvelles. Chaque album de la série étant une étape intime primordiale dans le parcours du personnage qui ne cesse d’évoluer au gré des rencontres, des femmes qu’il aime et des décisions qu’il doit prendre.
Le scénario garde ainsi l’essence même de l’aventure, ce gout du dépaysement et la nécessité qu’a le héros de se dépasser, de laisser ces cultures, ces coutumes influer sur sa propre vie. Les scénarios se concentrent donc davantage sur l’évolution de Julien et les problématiques qu’il traverse. Son passage à l’age adulte, l’amour, les responsabilités, l’engagement, la paternité et les racines.
Ces histoires nous entraînent dans des pays lointains, aux cultures très marquées, qui sont vecteurs d’émotions, plus que véritablement le cadre de récits complexes. Les auteurs développent des caractérisations très subtiles, avec des jeux de regard, des non-dits et c’est réellement passionnant de regarder ce héros "ordinaire" sortir de sa coquille, commettre ses erreurs, se souvenir, tirer ses premières vraies leçons…
Car, en effet, l’une des grandes forces de cette série tient dans la finesse de son écriture. Dieter et Plessix s’attardent sur les petits moments, sur les gestes, ils installent une atmosphère à la fois nonchalante et tendue, ou le lecteur prend son temps pour découvrir les décors, par exemple. Il faut aussi insister sur le fait que les ellipses entre chaque album sont assez étonnantes. Le lecteur doit comprendre que l’histoire ne s’arrête pas entre ces albums, que Julien continue sa route. On le quitte alors qu’il rencontre Molly, on le retrouve quelques années plus tard, alors qu’il l’a abandonné avec leur enfant sur les bras, se réfugiant au Mexique, dans les bras de la bouillante Elena… Cela peut paraître assez abrupt, mais en fin de compte c’est particulièrement intéressant de remettre ainsi en question les statu quo instaurés dans un album, en revenant sur des acquis pour rebondir sur d’autres problématiques !
L’autre grande qualité de la série réside dans le travail graphique exceptionnel de Plessix. Tout est très réfléchi, tout d’abord sur le plan de la mise en scène, avec des cadrages ultra soignés et extrêmement ambitieux, alternant des gros plans, des plans larges, des cases très fines, des plans panoramiques très aérés… Le tout avec une vraie science de la précision, c’est incroyable ! Puis, la finesse de chaque case, ou le moindre millimètre est occupé avec un sens très aiguisé du réalisme, c’est bluffant !
Cette Intégrale se dévore d’une traite, tant l’écriture est cohérente dans son ensemble et les personnages particulièrement attachants et touchants. On rêve d’une éventuelle suite, pourquoi pas sur les traces de Djuma par exemple !!! Toujours est-il qu’en fermant la dernière page on garde le sentiment d’avoir voyagé en compagnie d’un bon pote. Un moment de lecture très agréable, voir même peut-être inoubliable !
Par FredGri, le 2 juin 2013
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