JUSTES PARMI LES NATIONS
Les réseaux de la liberté

Novembre 1942 – Alors que les Italiens occupent Nice suite au débarquement allié en Afrique d Nord, Moussa Abadi et Odette Rosenstock vont initier un réseau de résistance, s’appuyant sur le clergé catholique local. Lorsque les Allemands occupent à leur tour la ville, des centaines d’enfants juifs échapperont ainsi aux rafles et à la déportation.

Par v-degache, le 23 mars 2023

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Notre avis sur JUSTES PARMI LES NATIONS #1 – Les réseaux de la liberté

Premier Tome d’une série que l’on pourrait qualifier d’ « œcuménique », car associant une maison d’édition catholique, Plein Vent, et le Comité français pour Yad Vashem, Justes parmi les Nations rend hommage à ces hommes et femmes qui ont risqué leur vie durant la deuxième guerre mondiale, afin de sauver les Juifs de la déportation, malgré leurs différences de confession.

Les réseaux de la liberté se concentre sur Nice et notamment sur le « Réseau Marcel », initié par Moussa Abadi et Odette Rosenstock, avec l’aide du clergé catholique local. Contextualisant parfaitement la situation « privilégiée » de la ville sous une occupation italienne plutôt souple à partir du 11 novembre 1942 (on pense alors au Sac de billes de Joseph Joffo), Serge Scotto, Eric Stoffel, et Yvon Bertorello racontent la mise en place de ce réseau au sein duquel plusieurs membres du clergé s’engagent, comme l’évêque de Nice Paul Rémond, préparant ainsi une structure prête à répondre au mieux aux persécutions, rafles, et arrestations allemandes, à compter du 8 septembre 1943, menées entre autres par le SS Aloïs Brunner et la gestapiste Alice Mackert.
Plusieurs couvents et monastères cacheront ainsi des enfants juifs, des religieux et religieuses engageront leur vie face aux Nazis et collaborationnistes, comme à Peille, petit village des Alpes-Maritimes, où Joséphine Della Salle (Sœur Thomasine), va accueillir ces gamins au sein du Couvent Sainte-Marie.
Le scénario parvient à garder une narration rythmée, malgré l’objectif didactique de la BD. Le dessin réaliste de Michel Espinosa et Frédéric Allalli reste classique et s’accorde parfaitement à un récit sans fioritures, les couleurs de Bruno Pradelle restituant bien l’atmosphère en apparence paisible de l’arrière-pays niçois.

Ce premier tome de Justes parmi les Nations est réussi et convaincant, mettant en lumière ces héros restés dans l’ombre, ainsi que cette entraide entre des gens animés avant tout par des valeurs humanistes, ciment de leur foi respective, sans occulter les attitudes bien moins glorieuses et courageuses d’une autre partie de la population.

Par V. DEGACHE, le 23 mars 2023

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