JUSTES PARMI LES NATIONS
Lueurs dans les ténèbres
Depuis que les Allemands ont envahi l’ancienne zone d’occupation italienne en septembre 1943, la traque contre les Juifs s’y est accentuée. Le Réseau Marcel continue son action en tentant de « placer » les enfants pour les mettre à l’abri, comme dans l’institution Don Bosco. Parfois ce sont de simples citoyens qui viennent en aide aux familles persécutées.
Par v-degache, le 2 décembre 2024
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782384880805
Notre avis sur JUSTES PARMI LES NATIONS #2 – Lueurs dans les ténèbres
Le deuxième tome de Justes parmi les nations continue d’explorer les trajectoires personnelles de ces chrétiens qui ont risqué leur vie pour venir en aide aux Juifs durant la 2ème Guerre mondiale, à Nice et dans sa région.
On retrouve notamment le rôle majeur du Réseau Marcel de Moussa Abadi dans ces actions risquées, et l’implication personnelle de l’évêque de Nice, Mgr Rémond. Le scénario, signé Yvon Bertorello, Eric Stoffel et Serge Scotto, déroule ces histoires, met des noms derrière ces héros de l’ombre, mais aussi sur ces enfants, ces familles qui ont vécu dans la peur de l’arrestation, notamment lorsque les Allemands remplacent les Italiens comme troupe d’occupation, à partir de septembre 1943.
Le jeune Gabriel Calef, dont la famille est arrêtée à Lyon, internée à Montluc, avant d’être déportée et exterminée à Auschwitz, parvient à s’échapper, déguisé en prêtre, de l’institution Don Bosco où il était caché. Le Dr Georges Mazet, tente lui d’apporter un peu de réconfort aux enfants cachés, mais est obligé par les Nazis de passer par l’Hôtel Excelsior de Nice pour examiner les Juifs et aider à leur identification, avec Abraham Drucker, père de Michel, qui a été transféré depuis Drancy et forcé à épauler les SS et Aloïs Brunner dans leur funeste entreprise. Évoquons encore la personnalité haute en couleur de l’Abbé Coeuret. Cet ancien officier de char, ayant participé à la Campagne de 1940 en tant que réserviste, roulait sur sa moto la journée, et codait et transmettait des télégrammes la nuit ! Résistance et solidarité sont aussi collectives comme au village de Villars-sur-Var où l’on veille et donne l’alerte si nécessaire, de la dame du téléphone au receveur des postes, en passant par les cloches de l’église !
Ils sont encore nombreux ces parcours passionnants de Justes évoqués dans ce tome 2, et cette mémoire est encore plus nécessaire en ces temps de résurgence des actes antisémites. Parfois, les parents ignorent même où leurs enfants sont placés, pour leur assurer un maximum de sécurité.
Au dessin, Frédéric Allali est épaulé par David Ballon et Jean-Jacques Dzialowski, et l’ensemble est convaincant. Les paysages de l’arrière-pays niçois sont joliment restitués, et le trait utilisé pour représenter les visages donne une atmosphère singulière à ce volume.
Bravo à cette série des éditions Plein Vent qui met en lumière cette humanité qui dépasse les clivages religieux, face à la barbarie nazie.
Justes parmi les nations, qui repose entièrement sur des faits et personnages historiques, est un bel hommage dessiné à ces hommes et femmes qui ont mis leur vie en danger durant l’Occupation, pour, tout simplement, sauver d’autres hommes, femmes et enfants…
Par V. DEGACHE, le 2 décembre 2024
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