Justice

(Justice 1 à 12)
Cela commence par un rêve qui montre les différents membres de la JLI incapables d’empêcher la fin du monde. Un rêve qui va ensuite pousser certains grands super-vilains à se rassembler pour entreprendre un plan de grande envergure ou ils vont d’abord aider les humains, puis leur proposer une sorte d’exil dans des villes ou ils n’auront plus à avoir peur des maladies, de la faim… En parallèle, Aquaman est soudain attaqué par Black Mantra qui l’emmène ensuite dans le repère de Brainiac qui commence tout de suite à lui explorer le cerveau.
Partout, d’abord interpelés par le revirement de leurs ennemis, les héros sont soudain attaqués et rapidement maîtrisés, tandis que certains d’entre eux semblent sous le contrôle d’une force "extérieure" qui les pousse à trahir leurs camarades… Heureusement, Captain Marvel intervient, aide Superman à s’en sortir et ensemble ils commencent à organiser la résistance…

Par fredgri, le 16 juillet 2017

Notre avis sur Justice

Parue assez discrètement en 2006, cette maxi-série reste, encore à ce jour, un vrai bijou, non seulement parce que c’est globalement magnifique, l’alliance entre Braithwaite et Ross est parfaite (même si on a tendance à se demander si le style de Ross n’effacerait pas celui de son camarade, tant on ne retrouve plus du tout le style du dessinateur dans ces planches !) mais surtout parce que c’est remarquablement bien écrit !

On retrouve donc le duo de scénaristes de la trilogie Earth X, Universe X et Paradise X, qui revisite cette fois la Justice League of America dans son incarnation la plus classique (ainsi que tout le background qui va avec, allant même jusqu’à ramener la Doom Patron originale et les tout premiers Teen Titans !).
Le concept, à la base, est assez intéressant (même si pas mal de fois exploré, je dois dire) D’une part, il pose la question de ce qu’est vraiment un héros. On montre que les combats menés contre des forces démesurées ne répondent pas aux véritables attentes des gens normaux qui continuent de vivre leur vie sans l’espoir de la voir réellement améliorée… Ainsi, qu’en est-il de la faim dans le monde ? Des maladies qui pourraient être réduites grâce à l’intervention de ces dits héros ? Finalement, tout ça reste assez narcissique !
On devine un plan plus complexe en fond, qu’il s’agit encore d’une énième manipulation pour discréditer les « bons », mais ça fait réfléchir…

De prime abord, je trouve l’idée particulièrement pertinente, car elle traite de la façade, du soi-disant véritable enjeu que représente pour ces héros ce boulot de justicier qui les coupe de la réalité et les entretient dans un monde fantasmé loin des véritables préoccupations du commun des mortels…
Néanmoins, très rapidement on se retrouve dans une trame bien plus classique, les héros piégés, les vilains manipulateurs. On a l’impression, malgré tout, de revenir vers les projets assez sombres comme Kingdom Come ou Gloden Age, qui revisitaient les fondements de l’héroïsme en maltraitant les super-héros.
J’aime assez cet aspect des choses, de temps en temps, cela permet de désacraliser ces univers de super-hommes, de s’éloigner de ce côté trop manichéen, même si on devine déjà l’issu du combat…

Progressivement, toutefois, l’histoire se fait à la fois plus violente et plus radicale. Non seulement le scénario reste incroyablement bien mené et maîtrisé, mais en plus il pullule de rebondissements divers et d’excellentes trouvailles. Il entretient très bien le suspense, présente une vision assez originale des héros, balancés dans une sorte de piège qui ne leur laisse pas vraiment de recours !
Morrisson avait plus ou moins utilisé ce genre d’astuces pendant son run sur JLA. Mais, ici, le récit permet vraiment d’entrer dans une intrigue assez extrême, les uns se font écarteler, les autres se font infester, si ce n’est même presque lobotomiser, mais tout se dirige vers une conclusion que l’on devine assez surprenante et tendue !
Et je dois bien dire qu’on en vient presque à se demander s’il s’agirait pas d’un Elseworld qui se cacherait derrière les contours d’une maxi-série classique, tant les auteurs poussent leur concept, presque sans concession !

Mais je trouve quand même qu’au fur et à mesure ça aurait mérité qu’il y ai un peu moins de longueurs parfois, tant ça patine ici et là, qu’on sent quelques petites recettes narratives pour étirer l’histoire… C’est toujours excellemment bien écrit, c’est indéniable, mais je trouve l’intrigue finalement assez linéaire et classique, progressivement.
Cela ne signifie en rien que la qualité n’est plus là, bien au contraire, simplement que comme l’histoire ralentit, certains effets retombent un peu. En plus, commence à poindre un esprit plus "héroïque », plus en phase avec le « sense of wonder » des héros américains, beaux et supra forts… Ce qui rompt un peu, à mes yeux, l’effet extrême et tendu des premiers chapitres !

Ainsi, bien au delà de n’être qu’un sublime album qu’on dévore des yeux du début à la fin, ce « Justice » reste une incroyable belle découverte avec un scénario qui fait réellement réfléchir, qui sort littéralement du lot !

Je ne saurais assez vous conseiller de vous jeter sur cette volumineuse pépite que nous propose Urban Comics cet Été !

Par FredGri, le 16 juillet 2017

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