Justice League - Faute d'un clou

(Rassemble les deux mini-séries: JLA: The Nail 1 à 3 et JLA: Another Nail 1 à 3)

Imaginons un instant que Martha et Jonathan Kent n’aient pas réussi à trouver le jeune Kal El, qu’un clou ai percé un de leurs pneus et qu’ils se seraient alors résignés à retourner chez eux. Cela n’aurait pas endigué l’émergence des super-héros et de leurs incroyables ennemis… Mais disons que sans figure rassurante venue de Krypton les choses auraient peut-être empiré, mettant à mal l’image de ces justiciers auprès de l’opinion publique…

Par fredgri, le 6 juin 2023

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Notre avis sur Justice League – Faute d’un clou

En marge des grands récits se situant dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler le DC Universe, il y a quelques autres histoires qui proposent des versions alternatives partant de l’hypothèse « Et si tel ou tel éléments s’était présenté différemment… Et si les choses ne s’étaient pas passées de cette façon… ». Au sein des titres de DC on a commencé à appeler ces histoires des « Imaginary Stories » puis vers la fin des années 80 ce furent les Elseworld.

Ces deux mini-séries JLA The Nail et Another Nail s’inscrivent donc dans cette dernière perspective et présentent l’idée d’un univers ou Superman ne serait pas apparu dès le départ. Le petit Kal El n’aurait pas été recueilli par les Kent, il n’aurait pas bénéficier de leur éducation, n’aurait pas grandi comme un « bon américain » et ne serait pas ensuite venu travailler à Metropolis. Sans cette figure fondatrice et fédératrice les super-héros se seraient quand même manifestés, auraient formé tout un tas de groupe etc. Mais il leur manquerait cet exemple lumineux qui peut les rassembler et montrer au monde l’importance de ces justiciers.

Quand le récit démarre, une violente campagne médiatique met à mal l’image de ces héros, sous l’impulsion de Lex Luthor et de son conseiller Jimmy Olsen. L’objectif est clairement de les faire passer pour des êtres dangereux et violents, voire même pour de potentiels extra-terrestres venus envahir la planète. Très vite, on assiste à des emprisonnements, des rafles et le moindre geste d’un héros est déformé pour être transformé en acte d’agression.
On reconnait un peu la trame générale de Legends dans ce schéma, décrédibiliser les héros aux yeux de la populace pour imposer un nouvel ordre. Toutefois, le scénario d’Alan Davis est nettement plus subtil dans la forme et le fond. Il questionne l’image public de ces justiciers trop habitués à ne rendre de compte à personne, tout en semant souvent la destruction autour d’eux. Ils évoluent dans une bulle qui n’est pas toujours en phase avec celle des gens qu’ils protègent. Et c’est de ce point de vue que l’intrigue est intelligente, elle mêle une idée qui fait vraiment réfléchir, tout en l’enrobant dans un tout très enlevé et particulièrement bien mené.

Davis développe une intrigue qui prend ses racines dans l’histoire complexe des héros DC et on se rend vite compte qu’il se fait plaisir à tous les dessiner. Chaque planches est absolument magnifiques, grâce entre autre à l’encrage de Mark Farmer qui embellit littéralement le trait du dessinateur.
Alan Davis signait là son premier projet en solo, de cette ampleur et il faut bien avouer que c’est l’expression d’un talent multiple indéniable. L’histoire est captivante et extrêmement habile, avec une profondeur remarquable. Tandis que graphiquement, il est au sommet de son art, tout simplement.

Un album que tout fan de comics, de super-héros et d’Alan Davis se doit d’avoir dans sa collection.
Très recommandé.

Par FredGri, le 5 juin 2023

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