J'y vais mais j'ai peur

Rien ne prédestinait spécialement Clarisse Crémer à devenir navigatrice. Elle a grandi à Saint-Cloud et la mer était surtout le cadre de ses vacances. Mais des rencontres et des opportunités vont l’amener à développer une réelle passion pour la voile. 

En 2017, à 27 ans, Clarisse se lance dans sa première Mini Transat, une traversée en solitaire de l’Atlantique. C’est une révélation. Elle enchaîne les courses, jusqu’à faire la Solitaire du Figaro 2019. C’est alors que, chose inimaginable pour elle, le Team Banque Populaire lui propose de se lancer dans… le Vendée Globe ! Bien que cela lui fasse peur, elle accepte et prend le départ le 8 novembre 2020.

Par legoffe, le 7 janvier 2024

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Notre avis sur J’y vais mais j’ai peur

C’est un bon week-end pour parler de course à la voile. Ce 7 janvier, en effet, s’est élancée, de Brest, l’Arkéa Ultim Challenge, la première épreuve de tour du Monde sans escale en multicoque Ultim, ces F1 des mers, qui peuvent quasiment voler au dessus des flots. 

Bien sûr, cette entrée en matière m’amène à parler d’une nouvelle BD, à paraître, elle, le 17 janvier, et qui raconte le parcours d’une sacrée navigatrice, Clarisse Crémer, qui a fait le Vendée Globe en 2020 et qui prépare le prochain, qui partira en fin d’année.

Cette navigatrice ne court donc pas en Ultim, mais en monocoque Imoca. Elle nous raconte, dans ce livre, comment elle est venue à cette discipline, elle qui est née dans la région parisienne et qui n’est pas fille de marin. Elle le fait avec simplicité, humour et beaucoup de sincérité. Ce naturel est la première qualité de l’album. On rentre facilement dans son monde, dans son intimité. 

Un esprit renforcé par le style graphique de Maud Bénézit. Il a un côté naïf et rigolo qui sied parfaitement à l’ambiance voulue par Clarisse Crémer. Ça n’est pas beau au sens habituel du terme, mais c’est plaisant et expressif. Et puis, pas facile pour la dessinatrice de condenser tous les propos et les aventures de la navigatrice (malgré un album de plus de 200 pages !). Cela lui a imposé des planches parfois chargées en vignettes, privilégiant ainsi l’efficacité et le dynamisme à l’esthétique. 

Si certains éléments sont techniques, Clarisse Crémer nous le fait assez facilement oublier grâce à ce ton franc et plein d’énergie qui donne toujours envie de rester à ses côtés pour voir comment elle va gérer ses défis, et en particulier cet impressionnant tour du Monde en solitaire. 

La volonté et les performances de ces marins m’ont toujours impressionné. Comment, dès lors, ne pas être admiratif devant le parcours de cette femme. Comme ses confrères et consoeurs, elle a ce quelque chose de plus qui lui permet d’aller au delà de ce que la plupart des humains sont capables d’endurer, grâce à cette passion et ce lien particulier à la mer. 

Merci, Clarisse, de nous avoir permis, avec cette bande dessinée, de partir à bord à vos côtés ! C’est une très belle expérience !

Par Legoffe, le 7 janvier 2024

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