K-Shock

 
Alice est une Française partie vivre à Séoul pour étudier le coréen, motivée entre autres par le phénomène de la K-Pop. Tout était nouveau et magique au début de son séjour, mais avec le temps, elle a bien réalisé qu’elle progressait plus en anglais qu’en coréen, qu’elle fréquentait plus d’expatriés que de locaux, bref, qu’elle ne s’était pas adaptée.

Alice a donc décidé de rentrer en France mais sera finalement retenue, ayant accepté au dernier moment la proposition d’aider une femme à tenir sa guest-house en accueillant les touristes étrangers, nombreux dans le quartier. Mme Lee ne pouvait en effet plus gérer son affaire seule, depuis que son fils avait été contacté par une maison de production après avoir fait le buzz sur internet avec une vidéo où il chantait comme un dieu…
 

Par sylvestre, le 17 mars 2016

Notre avis sur K-Shock

 
La K-pop (ou pop coréenne) est un phénomène plus commercial qu’artistique. Les boys bands qui en sont les fers de lance sont en effet pour la plupart des groupes ayant été construits de toutes pièces et formatés pour plaire à des fans qui vont s’éprendre démesurément de stars éphémères puis mordre à tous les appâts que ce business leur tend. La K-pop, c’est néanmoins un courant qu’il ne faut pas négliger, qui fait partie de l’économie, de la culture et du décor en Corée du Sud de nos jours, surtout dans les grandes villes comme la capitale Séoul où tout est hyper moderne, hyper speed, hyper branché. La star Psy et son tube Gangnam Style qui sont arrivés jusqu’en France prouvent bien que tout est fait pour que le phénomène ne reste pas qu’asiatique ; et internet aide bien, forcément.

Christelle Pécout (Lune d’ombre, Sorcière, Stellaire…) est Coréenne d’origine, mais elle a été adoptée par des Français et a vécu à Marseille avant de "monter" à Paris. Cette BD qu’elle signe est une preuve qu’elle a eu soif d’en savoir plus sur le pays de ses racines, qu’elle y a voyagé et qu’elle a voulu montrer cet autre bout du monde qui l’a vue naître, mais par le prisme d’un sujet original. Dans la préface qu’elle signe, Claire Solery murmure que dans les planches sont disséminées plein de petites choses qui parleront plus qu’aux autres à ceux qui ont voyagé au pays du matin calme. Cela dit, K-Shock n’est pas non plus un livre dont l’ambition est de vous faire voyager en Corée ou à Séoul et de vous les faire aimer. Le sujet central, qu’on se le dise, c’est la K-Pop et ses coulisses. Et c’est vrai que pour celui ou celle qui s’y intéresse, cette mini "docu-fiction" peut valoir le détour si tant est qu’il ou elle n’est pas déjà incollable sur le sujet.

L’auteure met en sa blonde héroïne Alice un peu de son "occidentalité" à elle : bien qu’étant née en Corée, on imagine aisément que Christelle Pécout puisse se sentir à Séoul aussi étrangère qu’une Européenne pure souche ! Et pour cause : parce qu’elle n’y a pas grandi ni vécu, mais aussi parce que la culture y est là-bas fort différente de la nôtre ! Avec cet avatar prénommé Alice, l’auteure insère une (toute) petite "chronique de vie d’expatriée" dans son récit qui ainsi n’est pas que 100% pur jus de K-Pop. Et c’est sympa, même si ça ne va pas chercher vraiment très loin dans quelque domaine que ce soit : tourisme, culturel, relationnel ou autre…

Le dessin est assez simple. Beaucoup de cases sans décors aident à affirmer cela, tout comme le fait que les planches soient en noir et blanc. Ce choix est peut-être d’ailleurs la plus grosse erreur de cette bande dessinée, car même si on peut comprendre que le "format manhwa N&B" ait voulu être approché, on déplorera que toutes ces scènes autour de l’univers de la K-Pop en ressortent ternes alors qu’au contraire on imagine aisément la débauche de couleurs, de strass, de lumières et autres brillances qui aurait pu prévaloir. Cf. le visuel de couverture et ses couleurs qui "piquent les yeux" ! De même, certaines (rares) vignettes montrant des vues de Séoul auraient pu être beaucoup intéressantes si elles s’étaient trouvées colorisées : ne nous dit-on pas justement que Séoul est hyper branchée ? Là, ça ne se voit pas vraiment !

Avant et après la BD, un petit lexique et quelques clés de compréhension viennent ajouter de l’intérêt au tout. K-Shock est une porte qui ouvre sur un univers (celui de la K-Pop et du rap sud-coréens) mais qui ne se suffit pas à elle-même : reste ensuite au béotien ou au curieux qui voudrait en savoir plus à surfer sur le web où il pourra trouver ce qu’il cherche sur le sujet.
 

Par Sylvestre, le 17 mars 2016

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