KABUKI
Songes

Alors que kabuki vient de rompre avec violence ses engagements avec le Noh elle est poursuivie et blessée par les agents restants. Dans la souffrance elle rejoint tant bien que mal la tombe de sa mère et commence une longue nuit de délires fiévreux où la figure de sa mère vient lui parler, où la jeune héroïne se perd entre la mort et la vie, en l’apparence et la réalité, entre le devoir et la liberté.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Notre avis sur KABUKI #1 – Songes

Génération Comics commencait la traduction de kabuki au moment ou Mack abandonnait le noir et blanc pour la couleur, entrant ainsi dans une des phases d’expérimentation les plus folles des années 90 !
David Mack est un petit génie de l’image, c’est un illustrateur né. On pourrait même lui repprocher de davantage faire un travail de forme plutot que de fond tellement chaque page est riche, originale, il pousse le médium jusqu’à ses dernières limites, découpe par ici, déforme par là, aquarelle, photo, encre, tout y passe dans cette ronde formaliste !
Ce premier numéro est une sorte de long délire poétique, ça ne raconte pratiquement rien, Mack ayant eu davantage envie, visiblement, de s’éclater et de laisser libre court à ses pulsions graphiques. Néanmoins il en résulte que ça manque parfois de cohérence d’ensemble, Mack est davantage un illustrateur qu’un narrateur, il veut créer un récit qui se ressent de manière plus subjective mais la sauce ne prend pas tout le temps, c’est étrange.
Kabuki demande malgré tout un effort d’immersion, nous entrons dans l’univers torturé, à la fois d’une guerrière névropathe mais surtout dans la tête d’un artiste qui semble se libérer dans ces pages.
Cette série est donc l’une des plus innovatrices du moment du point de vue formel mais elle permet aussi de mettre en exergue l’acte de création en le sublimant. Avec Kabuki on saisit mieux ce que « génie artistique » veut dire, avec tout ce que ça implique de folie, d’auto-contemplation.
Magnifique et indispensable.

Par FredGri, le 8 mai 2003

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