KAIROS
Tome 1/3

Pour sa première bande dessinée grand public, Ulysse Malassagne s’ouvre à un lectorat jeune et nous entraîne dans une histoire d’amour aux accents prononcés d’héroic fantasy. Se déclinant en trois tomes qui intègrent la collection Etincelle de chez Ankama, elle se veut s’inscrire sous le concept du moment dont il faut profiter, le Kairos, et pour ce faire, nous introduit savoureusement dans l’aventure peu banale que vont vivre Nills et Anaëlle, les deux personnages-clé.

Ce premier opus ouvre les bans d’une équipée vécue par un jeune couple à la destinée insoupçonnée. Commençant dans une atmosphère champêtre particulièrement doucereuse, dans une flânerie rurale dont l’artiste lui-même semble être friand et qui encourage l’ouverture des coeurs, le récit ne tarde pas à imprimer un retournement de situation notable qui le fait basculer dans un autre genre, certes moins bucolique mais tout aussi intéressant. En effet, l’amourette campagnarde de départ prend une orientation plus extravagante en faisant apparaître des créatures exotiques aux desseins plus violents et par ce biais, une quête chevaleresque extraterrestre commence.

L’on pourra concéder que cette histoire commence d’une manière simpliste, agréable et un tantinet conventionnelle, nous offrant toutefois l’occasion de goûter à quelques petits rebondissements scénaristiques bien sympathiques. A cet égard, on apprend le rang social d’Anaëlle et la raison de son non-engagement vis-à-vis de Nills. Ce dernier, quant à lui, n’en est pas en reste puisqu’il est promis, non sans subir quelque mutation, à suivre les traces de sa bien aimée voire d’aller à son secours et par là, faire des rencontres plus ou moins menaçantes. Sans grande violence, le chemin à parcourir se révèle d’une grande fraîcheur, servi par un jeu de dialogues gentillet et naturel.

Au niveau du dessin, Ulysse Malassagne nous sert un travail cohérent, très rafraîchissant. Son trait est adroit, libéré, doté d’une certaine naïveté et bien mis en évidence via un encrage bien adapté. Ses personnages sont bien charismatiques, Hills bénéficiant d’une bonhomie qui semble se rapprocher de celle de JKJ Bloche avec ses grosses lunettes et son caractère. De son côté, Anaëlle bénéficie d’une représentation plus "manganisée" mais reste toute aussi probante.

Une ouverture sur une aventure chevaleresque hors de notre univers qui a son charme et qui devrait faire rêver le public visé.

Par Phibes, le 1 mai 2013