KAIROS
Intégrale

Nills est heureux de pouvoir passer quelques jours en compagnie de sa dulcinée Anaëlle. Se retrouvant dans la maison familiale perdue en pleine campagne de la jeune fille, il profite de la quiétude des lieux pour tenter de se rapprocher encore plus de celle-ci. Lors de leur première nuit, Nills se voit témoin d’un phénomène pour le moins anormal, celui concernant l’apparition, dans un halo de lumière, de sinistres personnages ressemblant à des lézards qui, après l’avoir malmené, se ruent sur Anaëlle et l’entraînent par où ils sont venus. Sonné, le jeune homme parvient à se lancer à la poursuite des ravisseurs et bascule, après un voyage chaotique, dans un univers étrange, peuplé de dragons. Là, il se lance désespérément à la suite d’Anaëlle sans savoir que celle-ci, qui appartient à ce monde, a une destinée toute tracée et que cette quête chevaleresque va avoir des répercussions irrémédiables.

Par phibes, le 19 décembre 2015

Publicité

Notre avis sur KAIROS # – Intégrale

Sous leur label « étincelle », les éditions Ankama remettent à l’honneur le travail réalisé par Ulysse Malassagne sur sa trilogie Kairos réalisée entre avril 2013 et janvier 2015 en la publiant à nouveau sous la forme, cette fois-ci, d’une belle intégrale.

Cette initiative éditoriale, réservée à tous ceux qui n’étaient pas au rendez-vous avec la première édition des trois albums, est donc l’occasion de faire vivre, en un ouvrage complet, une odyssée pour le moins mouvementée et dramatique vécue par un jeune humain (Nills). Louable est cette volonté car elle permet de découvrir une histoire d’amour animée des meilleures intentions par un jeune auteur particulièrement investi pour marquer son lectorat.

Portées par des accents d’héroïc-fantasy indéniables qui nous font basculer de notre univers contemporain vers un autre, exotique, peuplé de dragons, les péripéties narrées ont l’avantage d’être vécues à cent à l’heure, commençant très gentiment (les premières pages se découvrent dans des accents rupestres, reposants) pour ensuite chavirer dans une équipée romanesque aux empreintes sanglantes. De fait, bien que la thématique soit pour le moins usitée (celle de la sauvegarde d’une princesse et d’un amour difficile à assouvir), c’est surtout dans sa progression que l’on pourra être surpris. En effet, grâce à la personnalité mutante de Nills, Ulysse Malassagne a décidé d’appesantir son récit, éludant le côté fleur bleue pour une évocation dynamique de plus en plus sombre, imparable dans ses circonvolutions et parfois moralisatrice.

Au niveau graphique, l’on pourra concéder que l’artiste trompe avantageusement son monde. En effet, son style semi-réaliste et épuré que l’on découvre en début d’histoire tend à faire penser qu’il est destiné aux plus jeunes lecteurs. Nills, aux allures sages de Jérôme K Jérôme Bloche petit et Anaëlle, de par son aspect gentillet (mais un peu lointain), confortent cette idée. Mais il n’en est rien et à la faveur d’une violence progressive, le récit se voit muter vers une autre catégorie du lectorat (ado, adulte). Fort de ce dynamisme ambiant, des nombreuses scènes d’action, de la transformation inquiétante de Nills, de la découverte du monde de Kairos dans ses plus hautes strates, la mise en images se révèle d’une belle puissance et apporte beaucoup à l’histoire.

Une très bonne histoire, à la fois grisante et tragique, à revisiter cette fois-ci dans sa formule complète.

Par Phibes, le 19 décembre 2015

Publicité