Kali

Alors c’est vrai, cet album se lit assez vite. Une femme lancée dans une course vengeresse à travers le désert, poursuivie par une armée et un commandant qui veut absolument récupérer sa moto chérie et qui va devoir affronter son ancien gang au cœur d’une forteresse surarmée… Toutefois, même si le scénario peut se résumer grosso modo à ça, on devine aussi que c’est un chouilla davantage.

Daniel Freedman profite de cette folle échappée pour semer progressivement des éléments qui nous permettent de mieux comprendre la situation, d’une part, et en même temps d’approfondir les diverses psychologies. Car si l’album est avant tout centré sur l’action, sur les exploits de l’impitoyable Kali, il reste une excellente lecture défouloir, loin d’être aussi vide qu’on pourrait le prétendre.
Le récit se déroule dans un univers qui rappelle celui de Mad Max, d’ailleurs les références sont assez transparentes. Des hordes indépendantes tentent de survivre au milieu du désert, tandis qu’une armée appelée la Machine, s’est progressivement imposée comme dominante, avec la ferme intention d’obliger tous ces électrons libres à se rallier à elle, éliminant sans scrupule les plus récalcitrants.
Tout est assez classique dans cette recette, la dynamique, le fond et la trame générale… Et ce qui peut éventuellement la distinguer du lot, c’est la personnalité et l’énergie que vont déployer les auteurs dans leur mise en scène.

L’écriture est sèche, presque minimaliste, avec, néanmoins, tout ce qu’il faut pour que l’on comprenne bien ce qui se passe et d’où tout cela est parti. On est ainsi pris aux tripes par le rythme et les rebondissements, on se laisse porter sans soucis par cette étrange anti-héroïne qui ne baisse jamais les bras, qui se révèle plus complexe au fil des pages.
Graphiquement, c’est du super bon travail, très vif et très précis dans la dynamique des mouvements, des enchaînements de cases/pages.

Une excellente surprise, très conseillée.

Par FredGri, le 15 décembre 2024