KANOPÉ
Kanopé

Dans le futur, en 2137, alors que l’humanité a progressivement rongé la planète, rognant de plus en plus les zones de végétation, seule l’Amazonie semble résister, abritant les derniers vestiges d’une faune extrêmement riche, même si elle reste très marquée par les radiations qui ont amené des mutations diverses. Quelques groupes d’écolo s’y sont réfugiés, vivant en harmonie avec la nature, loin des villes et de la technologie. Ainsi, une jeune fille, Kanopé, qui vit en solitaire, découvre, un jour qu’elle rentre de la chasse, un homme qui s’est réfugié dans sa cabane. Il s’appelle Jean, ne connait rien à la forêt, si ce n’est cette peur de l’inconnu, des radiations. Mais petit à petit, aux côtés de la jeune chasseuse il rencontre un monde qui le fascine, aux antipodes de celui qu’il connait…

Par fredgri, le 13 avril 2014

Voir les croquis de KANOPÉ #1 – Kanopé

Publicité

Notre avis sur KANOPÉ #1 – Kanopé

L’idée qui tient ce très bel album est assez simple, un homme de la ville, bercé dans la technologie, découvre la nature et ses mille et un secrets au contact d’une jeune fille qui vit de fruits, de chasse. C’est l’occasion, pour l’auteur de coller par dessus ce schéma un discours sur l’état de la nature progressivement détruite par l’homme, sur la nécessité de revenir à une vie plus essentielle, pleine de respect pour l’environnement !
Mais au delà de ce cadre assez moralisateur le scénario de Louise Joor a cela d’habile qu’il ne tombe justement pas aussi frontalement dans la leçon de choses qui sanctionne en faisant la morale. On sent bien qu’en effet c’est un album très partisan, toutefois l’auteure n’oublie pas son récit et ses personnages qui sont le véritable centre de l’histoire. Elle glisse juste ses idées de façon très subtile, sans grands discours. C’est efficacement mis en scène et on s’attache très vite aux deux jeunes héros qui se découvrent petit à petit !

Mais Louise Joor est surtout une excellente narratrice, qui prend le temps d’insister sur des détails, d’installer son héroïne avec ses petites habitudes, ses petites fragilités, qui ne se sert pas de sa démarche pour s’abstraire de son récit. Les pages sont parfaitement orchestrées, servies par un graphisme à la fois très clair et expressif qui met en valeur les décors, les ambiances sans se mettre inutilement en avant. C’est beau et très efficace !

En revenant ainsi sur une SF plus naturaliste, éloignée des standards habituels plus sensationnalistes, Louise Joor s’interroge sur les enjeux écologistes, sur la nécessité de préserver ces zones, ces écosystèmes en danger (bon j’extrapole légèrement, bien sur !) et sur l’importance de regarder un peu plus ce qu’on a sous les pieds plutôt que de se tourner uniquement vers une modernité galopante qui a parfois tendance à couper l’individu de son environnement !
Mais attention, malgré ce qui peut transparaître dans ce que je dis là Kanopé n’est pas vraiment revendicateur, c’est avant tout une passionnante lecture qu’on a du mal à lâcher dès qu’on entame la première planche. Je reconnais néanmoins que Louise Joor a parfois tendance à ne pas trop développer les éléments annexes, comme la raison de la présence de Jean ou même simplement ce côté "surpopulation" qui n’apparait pratiquement jamais dans l’album… Elle restreint son propos à la zone qui entoure Kanopé et à cette dualité entre modernité et nature, quitte à ne pas plus creuser que ça ce qui peut concerner "l’extérieur"…

Mais qu’importe car cet album reste une très belle surprise, la découverte d’une artiste qu’il va falloir surveiller de très près, très attentivement !

Très conseillé !

Par FredGri, le 13 avril 2014

Nos interviews, actus, previews et concours

À propos

Actualités, interviews, previews, galeries et concours.

Publicité