KAPLAN & MASSON
La théorie du chaos

Parce qu’il est l’un des savants qui ont conçu les bombes atomiques qui ont été lâchées sur le Japon durant la seconde guerre mondiale, Alfred Bernstein est hanté par un cauchemar récurrent. Se considérant responsable de cette atrocité qu’il souhaite de ne plus voir se reproduire, il a décidé de créer un comité en faveur de la paix constitué par les scientifiques qui ont œuvré à ce projet infernal. Malheureusement, Bernstein est assassiné, laissant seul son ami et collègue Jason Purcell à la tête de ce fabuleux projet cautionné par un mécène milliardaire. Désemparé, ce dernier fait appel à Nathan Masson, jeune savant plein de fougue, pour l’appuyer dans cette tâche. Mais la disparition de Bernstein a mis également en émoi les services secrets français et leur responsable Etienne Kaplan qui ne tarde pas à rejoindre les deux chercheurs pour tenter d’identifier celui qui se trouve derrière cette disparition qui, malheureusement, ne sera pas la dernière.
 

Par phibes, le 12 septembre 2009

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Notre avis sur KAPLAN & MASSON #1 – La théorie du chaos

"Kaplan & Masson" est une nouvelle série policière montée de main de maître par un Didier Convard (qu’on ne présente pas) au faîte de son art. Il met en lice un duo de personnages fort sympathiques qui, de par leurs aptitudes face au danger, est parti pour nous faire vibrer sur de nombreuses aventures.

La première constatation que l’on pourra faire est que ce duo 100% hexagonal (Etienne Kaplan le chef des services secrets et Nathan Masson le savant) n’est pas sans rappeler le célèbre tandem anglais "Blake et Mortimer" dont les activités sont à peu près identiques. Excellant chacun dans leur domaine, il n’en demeure pas moins qu’ils sont loin de rester confinés derrière leur bureau et se permettent de fricotter avec le danger.

De fait, même si l’histoire adopte un classicisme flagrant, elle se présente sous un abord accrocheur et relève, à sa lecture, d’une virtuosité scénaristique digne des plus grandes séries policières. Nous plongeant dans l’ambiance des années 50 où les savants ont pris conscience du maintien indispensable de la paix entre nations, Didier Convard actionne les éléments susceptibles de captiver notre avidité. Certes les dialogues, qui sont loin d’être creux, ont leur importance et développent une matière abondante bien ancrée dans l’Histoire. Mais, ils peuvent s’éclipser au profit d’un grand nombre de scènes à grand spectacle, d’explosion (la couverture de l’ouvrage en est la parfaite illustration), de scènes de crimes perpétrés par un tueur masqué. Le suspense qui tourne autour des manœuvres souterraines de celui-ci est bien présent et assure un bon équilibre au récit.

On pourra apprécier le pouvoir de séduction des personnages qui développent chacun des caractères forts, dignes d’intérêt. Si les héros tels que Kaplan et Masson dévoilent une personnalité en béton, il est intéressant de voir celle des protagonistes secondaires qui n’ont rien à envier aux premiers. A ce sujet, on pourra citer Roger le barman, au verbe de base incisif et sans redondance, Watabé Sensei, scientifique à la ressource presque inépuisable, Line, la belle rousse volontaire ou encore le mécène curieux Lemon plein de surprises.

Jean-Christophe Thibert réussit sans contestation possible sa mission. Son dessin qui s’inscrit parfaitement dans le pur style ligne claire révèle une justesse dans son trait ahurissante. Ses graphiques, colorisés avec un soin particulier, à la fois classiques et contemporains sont nets, précis et d’un réalisme qui fait mouche. Si son travail relève celui d’un artiste confirmé (voir aussi "Le marteau des sorcières"), on ressentira aussi chez celui-ci un besoin évident de se prendre trop au sérieux. A cet égard, il sera grandement appréciable de percevoir çà et là cette petite touche d’humour qui colle à merveille à l’aventure.

Cet album qui lance un nouveau duo chic, paré pour les chocs, augure une série aux accents familiers qui devrait, sans aucun doute, faire carrière Un très bon cru 2009 à déguster sans modération.
 

Par Phibes, le 12 septembre 2009

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