KASANE
Tome 1

Un jeune vendeur ambulant de tabac va trouver chaque jour assez de clients autour de la maison de chez Mme Toyoshiga, une femme enseignant le shamisen, pour ne pas avoir à chercher à gagner son argent ailleurs en ville. De ce fait, il va faire peu à peu partie du paysage et être associé, dans l’esprit des gens, au lieu.

Les élèves de Mme Toyoshiga apprécient leur maîtresse pour la maîtrise de son art, mais aussi pour sa beauté. Tous ses élèves hommes entretiennent d’ailleurs plus ou moins secrètement l’espoir de la séduire, malgré les bruits qui circulent comme quoi elle n’aime pas les hommes.

Shinkichi, le vendeur de tabac, est un garçon très serviable, et sa gentillesse va pousser Mme Toyoshiga à le prendre à son service à la place d’une autre employée tout juste repartie pour raisons personnelles dans sa région d’origine.

Très vite la liaison (fantasmée, puis avérée) entre Mme Toyoshiga et Shinkichi alimentera les conversations, et divers prétextes comme la différence d’âge entre les deux ou comme la déception des aspirants à l’amour de la femme enseignante pousseront les élèves de cette dernière à ne plus suivre ses cours.

Une seule élève continuera de venir régulièrement : O-Hisa. Jeune, belle et brillante, elle sera considérée comme une rivale par Mme Toyoshiga qui n’aura pas manqué d’observer combien Shinkichi est prévenant envers elle. Jalouse, Mme Toyoshiga développera (mais la jalousie en est-elle vraiment la cause ?) un furoncle qui finira par la défigurer complètement.

Mme Toyoshiga ne supportera pas le rapide et répugnant déclin de sa beauté et accusera Shinkichi de la délaisser à cause de cela au profit de O-Hisa…
 

Par sylvestre, le 10 mars 2010

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Notre avis sur KASANE #1 – Tome 1

Ce manga s’appelle Kasane parce que ce mot en kanji, lu d’une autre manière, signifie Rui, et que Rui, dans une légende japonaise, est une femme qui a été assassinée par son mari et dont le fantôme reviendra hanter ce dernier. Et en effet, il est question de revenants dans Kasane, bien qu’au stade de ce premier tome (sur deux), leur rôle n’est pas encore complètement mis à jour. Certains apparaissent pourtant, et on apprend de qui ils sont les fantômes, mais le frisson est plutôt à trouver pour l’instant dans l’histoire "de surface", celle de l’idylle entre Shinkichi et Mme Toyoshiga que la maladie de cette dernière va venir assombrir…

Shinkichi est un personnage masculin qui nous est très vite sympathique. Mme Toyoshiga, quant à elle, est séduisante mais elle perdra petit à petit à nos yeux de son aura. Pas parce que son visage s’enlaidit, non, mais plutôt parce qu’elle se montrera très possessive, autoritaire, et qu’elle se méprendra sur l’attitude du fidèle et serviable Shinkichi. En plus de cela (mais il faudra attendre la fin de ce premier tome pour le voir), Mme Toyoshiga deviendra ensuite inquiétante, et les changements dans son comportement nous laisseront penser qu’enfin le mystère des fantômes qui hantent sa maison va nous être éclairci.

Adaptée en bandes dessinées par Gou Tanabe, cette histoire très populaire au Japon et publiée aux éditions Kana est prenante. Il y a bien sûr le phénomène du visage changeant de Mme Toyoshiga qui intrigue, mais il y a aussi un côté sensuel qui nous attire et nous égare, ainsi qu’un côté culturel inévitable ; celui qui rend les manga comme celui-ci intéressants au-delà de l’histoire qu’ils racontent. Le trait du mangaka est franc et les visages qu’il donne à ses personnages accompagnent bien les nombreuses émotions qu’il leur attribue, aussi diverses que la douceur séductrice, l’étonnement, la colère, l’angoisse, l’autoritarisme, la folie ou encore la méchanceté…

Sous une belle jaquette au papier présentant des effets rugueux, ce premier volet du diptyque Kasane est une très bonne lecture qui développe un suspense tel qu’on finit par se sentir partis pour une sorte de chasse aux fantômes… On a posé nos collets lors de cette première partie et lire le deuxième volume nous apportera enfin la satisfaction de découvrir ce qui devait être attrapé !
 

Par Sylvestre, le 10 mars 2010

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