KASANE
Tome 2

Tiraillé entre la peur qu’elle lui inspire et le respect qu’il lui doit, Shinkichi ne sait plus comment se comporter envers Mme Toyoshiga, la maîtresse de musique dont il était devenu l’employé. Mais bientôt, celle-ci va décéder, emportant dans la mort son talent, sa jalousie et la maladie qui la défigurait.

Shinkichi va se rapprocher de O-Hisa, de qui Mme Toyoshiga le tenait éloigné, et pour la soustraire à la brutalité de sa mère va accepter, comme il le lui avait promis, de la conduire chez un oncle habitant à plusieurs jours de marche.

Ce voyage sera pour les deux jeunes gens l’occasion de se déclarer l’un à l’autre. Mais leur chemin traversera le marécage de Kasane, un lugubre endroit à propos duquel bien des légendes circulent…
 

Par sylvestre, le 4 juillet 2010

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Notre avis sur KASANE #2 – Tome 2

C’est dans ce second volume que le titre de ce diptyque Kasane prend tout son sens. A l’occasion d’une rencontre que Shinkichi et O-Hisa feront sur le chemin qu’ils parcourent, ces derniers vont en effet se faire raconter l’épouvantable histoire de Rui, petite fille borgne dont le fantôme errera après sa mort sur le marécage de Kasane qu’ils doivent traverser pour atteindre leur but (Nota : Rui et Kasane sont deux lectures possibles d’un même caractère kanji)

Les deux jeunes héros, en traversant ce marécage, catalysent forcément l’angoisse qui plane sur le lieu et appréhendent jusqu’à en être victimes les craintes qu’ils nourrissaient en reconnaissant les similitudes existant entre la défigurée défunte Mme Toyoshiga et feues les petites filles borgnes Rui et O-Kiku dont on aura appris la dramatique histoire.

En accablant son héros Shinkichi avec la malédiction de Kasane et en le faisant devenir malgré lui le propre bourreau de son couple, Gou Tanabe nous entraîne nous aussi lecteurs, en même temps, dans l’effroyable spectacle "au bout du chemin". Sa mise en scène et les ambiances qu’il crée sont exceptionnelles, leur qualité reposant en grande partie sur son dessin expressif et son encrage efficace, et de nombreux tableaux poussent les sentiments d’horreur à leur zénith, nous surprenant au détour des pages, nous faisant frissonner… Digne d’un bon film d’horreur !

Oui, Kasane fait franchement froid dans le dos. C’est une bande dessinée dont le pouvoir angoissant naît vraiment de belle manière, visuellement et psychologiquement. Pas étonnant que l’histoire originelle dont elle est l’adaptation soit si populaire au Japon. Bravo au jeune mangaka Gou Tanabe, et merci aux éditions Kana !
 

Par Sylvestre, le 4 juillet 2010

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