KATANGA
Diplomatie
Sous le couvert d’une pseudo opération de nettoyage d’un camp de réfugiés tenu par l’ONU, les mercenaires mandatés de son propre chef par Armand Orsini, conseiller spécial auprès de Godefroid Munongo, ministre de l’intérieur du Katanga, ont pu exfiltrer Charlie. Ce dernier ayant fait main basse sur un lot très important de diamants, Orsini souhaite l’utiliser pour aller récupérer le fameux butin, là où il l’a caché, dans une grotte située dans une région du Kasaï où sévit la terrible tribu baluba gérée par le Mwata Motu. Pour cela, il propose officiellement un plan de reconquête du Kasaï aux autorités katangaises en y associant ladite tribu et propose d’organiser sur site une rencontre diplomatique avec le représentant des balubas. Le ministre Evariste Kimba est désigné comme plénipotentiaire, Orsini se chargeant via son ami Félix Cantor, chef des mercenaires, d’assurer la sécurité de celui-ci. Alors que la supercherie fomentée par Orsini a été découverte par Munongo, la troupe s’engage dans la mission. Menée par Charlie et Cantor, elle pénètre sur le territoire du Mwata Motu. Les diamants pourront-ils être récupérés sans que les balubas, sur les dents, réagissent ? C’est sans compter sur la faiblesse du ministre Kimba qui va mettre le feu aux poudres…
Par phibes, le 24 novembre 2017
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782205076875
Notre avis sur KATANGA #2 – Diplomatie
Après un premier épisode particulièrement percutant, le tandem Nury/Vallée revient plus inspiré que jamais pour nous livrer la suite de leur aventure katangaise des années 60 et nous repositionner dans les aspirations manipulatrices d’un ancien agent du renseignement français pour faire main basse sur un lot de diamants.
Ce deuxième volet enfonce prodigieusement le clou et fait monter d’un cran l’équipée pour nous plonger dans l’action la plus crue et la plus sauvage. Après un prologue efficace qui nous permet de mieux cadrer le fameux conseiller spécial Orsini et qui confirme également le jeu pipé entre Munongo et l’ex agent de la SDCE, Fabien Nury relance les hostilités en nous plaçant directement aux premières loges de la mission diplomatique sur le territoire des balubas. Force est de constater que le scénariste, très inspiré par l’histoire de l’indépendance du Congo belge et de la sécession de la province katangaise, nous transporte allègrement dans les ambiances postcoloniales et nous lâche directement dans le feu de l’action. Par ce biais, tout en emmenant à la rencontre de personnages hors du commun tels le Mwata Motu, il fait ni une ni deux pour nous entraîner en pleine sauvagerie dans d’effroyables face-à-face épurateurs où le sentiment n’a plus sa place.
Evidemment, afin de bien dynamiser son équipée, Fabien Nury joue habilement sur le déroulé de celle-ci en appliquant un alternat entre le théâtre des opérations au Kasaï et l’incroyable agilité d’Orsini à préserver sa peau face aux autorités katangaises. De fait, même si les apparitions sensuelles d’Alicia ont tendance à apaiser les débats, la moralité semble ne plus avoir cours et les pires compromissions sont à prévoir.
La partie graphique de Sylvain Vallée renforce le côté punchie de cet épisode. L’artiste ne fait pas dans la demi-mesure pour exprimer ce qu’est la guerre « à l’africaine » puisqu’il la dessine dans sa forme la plus violente, sanguinolente juste ce qu’il faut pour susciter quelques frissons. Côté personnages, la galerie qu’il nous offre est des plus détonantes. Via un style caricatural très efficace, il parvient à donner une réelle expressivité à ses protagonistes, faisant transpirer à de nombreuses reprises leur machiavélisme et leur sens de la manipulation, et en leur ôtant toute trace d’humanité.
Un deuxième épisode ravageur qui met, avec excellence, le doigt où ça fait mal. Vivement le troisième et dernier opus !
Par Phibes, le 24 novembre 2017
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