KENYA
Intégrale

En parallèle de ses séries tournant autour de l’univers d’Aldébaran, Léo anime, avec son camarade Rodolphe (avec qui il a déjà signé la série Trent) cette nouvelle aventure se déroulant au Kenya. Bien sur, on retrouve son gout pour l’insolite, le fantastique, voir même la SF pure et dure ! Et le mélange de genre fonctionne merveilleusement, une fois encore !

Cette lecture en Intégrale permet de s’immerger directement dans les cinq albums, d’une traite et c’est un véritable plaisir, d’autant que l’apport de Rodolphe dans les scénarios permet d’éviter certains côtés trop lisses.
Ainsi, le récit se déroule sans concession, si ce n’est la belle héroïne (qui correspond aux canons féminins de Léo, forte, indépendante, extrêmement belle, une meneuse !). Les auteurs n’hésitent pas à faire mourir des personnages clés, à en rendre antipathiques d’autres, tout en insistant sur le côté hors du temps du récit. Parce que c’est vrai que l’histoire se passe en pleine guerre froide, toutefois, à part des tensions entre les uns et les autres, ce cadre n’interfère pas énormément sur le récit.

En attendant, l’intrigue est particulièrement captivante. Tout de suite nous entrons dans le sujet, nous découvrons petit à petit les éléments qui se mettent en place, ainsi que les diverses caractérisations qui sont très bien amenées. Léo et Rodolphe optent pour un traitement réaliste (magnifié par le graphisme aux petits oignons de Léo, alors au sommet de son art !) et du coup, il évitent très habilement le sensationnalisme à outrance. Cela reste impressionnant, mais toujours dans le sens du récit. Il n’est pas question ici d’en rajouter exagérément, ni même de tomber dans l’histoire prétexte, loin de là !
Ce qui donne un volume de 240 pages qui se dévore d’un coup !
De l’aventure dans la grande tradition du genre, pleine de mystère, de questions sans réponses, du suspense, de l’action, des rebondissements et surtout du dépaysement !

Pour le dessin de Léo, comme je l’ai dit plus haut, son réalisme doux fait des merveilles ici. Il a encore cette précision et ce sens de l’expressivité qu’il aura quelque peu tendance à perdre dans Aldebaran, par exemple.

Toujours est-il que c’est un vrai plaisir des yeux. On est intrigué et on a hâte de découvrir la suite dans Namibia, Même si pour le coup Léo n’assure plus les dessins !

En tout cas, encore une fois une très belle découverte, très recommandée !

Seul bémol, cette version est en petit format, collection Magnum, et ça n’est pas forcément un choix très judicieux, autant être honnête jusqu’au bout !

Par FredGri, le 12 avril 2017