KIROUEK
Kirouek - Nouvelle édition

Il y a bien longtemps que la rabougrite, mal mystérieux et insidieux, s’est emparée de la totalité de la grande ville, la plongeant dans un état de sinistrose grise aiguë. Alors que ses habitants semblent s’être résignés à subir son emprise lugubre, un seul a décidé de lutter contre cette dernière. Il s’agit de Barnabé, assisté de son compagnon ailé Bec, qui a décidé de préserver le dernier arbre à livres susceptible de réveiller la ville engourdie, le bouquinier, et de lui redonner les couleurs d’antan. Mais sa quête est des plus difficiles car la rabougrite est tenace et les Monsieur-Je-sais-tout qui se repaissent de cette ambiance morne, motivés pour la conserver.

Par phibes, le 1 juin 2011

Notre avis sur KIROUEK #NE – Kirouek – Nouvelle édition

Les éditions de la Gouttière ont décidé, d’un commun accord avec Nicolas Poupon (Super sensible, Le fond du bocal, A bâtons rompus…) de remettre au goût du jour ce fameux ouvrage. Paru initialement en 2001 aux éditions Triskel, ce dernier se voit pour la circonstance remis au goût du jour via une nouvelle présentation et un toilettage en profondeur.

L’initiative est très appréciable par le fait que ce one-shot, véritable petit conte pour la jeunesse devenu indisponible depuis très longtemps, garde toute sa fraîcheur ambiante. Grâce à ses dialogues opérants dont certains ont été revus, le récit nous transporte dans une utopie poétique sombre d’une société à la dérive qui trouve son pendant inversé dans l’aura colorée de Barnabé et de son oiseau Bec. La confrontation à laquelle nous sommes exposées (la rabougrite contre Barnabé) délivre bien ses messages de noirceur et également d’aspiration, dans des ambiances antagonistes entre le bien et le mal, entre la mélancolie et la joie de vivre, entre la détresse et l’espoir et se joue de notre imaginaire quant au désir de sauvegarde de Barnabé et aux vertus du fameux arbre à livres pour semer la gaieté et le rêve.

Graphiquement, pour cette nouvelle édition, Nicolas poupon s’est vu remanier bon nombre de planches. Son trait quelque peu naïf est très agréable et ne peut que faire mouche au regard de son expressivité simpliste mais efficace pour attirer l’œil du jeune lecteur. L’univers qu’il dépeint en jouant superbement sur la colorisation est suffisamment explicite pour générer des élans poétiques dans ses antagonismes.

Un conte relooké qui garde tout son intérêt par son récit enchanteur et son jeu de couleurs indispensable. Du très bon Nicolas Poupon pour un lectorat qui saura perpétuer l’essence même du "bouquinier".

 

Par Phibes, le 5 juin 2011

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